Par Skander Salhi
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Après les révélations de Maghreb Intelligence, l’affaire de l’aéroport d’Oran se transforme en un véritable scandale politique et financier. Nous avons appris auprès de plusieurs sources que le Procureur d’Es Senia à Oran venait de placer sous contrôle judiciaire Kessal Abdelkader, le premier responsable de l’Etablissement de gestion de services aéroportuaires d’Oran (EGSA Oran, sous tutelle du ministère des travaux publics et des transports), ainsi que plusieurs membres de la commission d’évaluation des marchés de l’aéroport d’Oran. Nous avons également appris que Mohammed Yacoub, représentant de la société française VISIOM, est lui aussi cité dans cette affaire en compagnie de son directeur commercial, Stéphane Wattez.
Cette procédure judiciaire fait suite à une enquête diligentée par les services de sécurité, supervisée par les inspecteurs du ministère des Transports. Au cours de cette enquête, plusieurs irrégularités ont ainsi été constatées, les enquêteurs des services de sécurité soupçonnant le premier responsable de l’EGSA d’Oran d’utiliser des méthodes occultes et mafieuses afin de favoriser les intérêts de plusieurs sociétés et opérateurs privés au détriment de l’intérêt général et des réglementations régissant les marchés publics.
Cette procédure judiciaire devra se prononcer sur les relations complexes entretenues entre Kessal Abdelkader et la société VISIOM. Le premier responsable de l’EGSA d’Oran est ainsi allé jusqu’à refuser l’octroie du cahier des charges au concurrent de VISIOM concernant un marché d’équipements de sécurité, marché estimé entre 5 et 6 millions d’euros.
Mohammed Yacoub, associé et très proche de l’influent milliardaire Ali Haddad, et Kessal Abdelkader sont soupçonnés par les enquêteurs et services de sécurité d’orchestrer des manoeuvres visant à torpiller les concurrents de VISIOM. Plusieurs membres de la commission d’évaluation des marchés de l’aéroport d’Oran, nous confirment plusieurs sources, ont témoigné et révélé aux enquêteurs les tenants et aboutissants des pressions qu’ils subissaient pour écarter les concurrents de VISIOM de cet important marché public. La justice algérienne devrait donc se saisir de ce dossier dans les prochains jours.