Exclusif. La colère du général Chengriha, qui refuse de serrer la main au nouveau patron de la DGDSE, le général Fethi Moussaoui

Le Chef d’état-major de l’armée algérienne, Saïd Chengriha, est en colère. Très en colère même. Et lorsque le chef de l’institution militaire algérienne est mécontent, son exaspération est palpable, visible et implacable. Le nouveau directeur général de la Documentation et de la Sécurité Extérieure (DGDSE), le renseignement extérieur algérien, le général Fethi Moussaoui, a fait les frais de cette colère.

En effet, Saïd Chengriha n’a même pas daigné serrer la main ou saluer respectueusement le nouveau premier responsable de la DGDSE lors de la cérémonie de son « intronisation » et de la passation de consignes avec son prédécesseur, le général-major M’henna Djebbar, qui s’est déroulée à Alger le 25 septembre dernier. Selon nos sources, Chengriha a ignoré Fethi Moussaoui avec beaucoup de mépris et a refusé de lui serrer la main à la fin de la cérémonie, exprimant ainsi sa désapprobation quant à cette nomination, qui lui aurait été imposée par Abdelmadjid Tebboune.

Âgé de moins de 50 ans, Fethi Moussaoui a récemment été promu général et est entièrement acquis à la cause du clan présidentiel, proche de Tebboune. Son expérience dans les services secrets algériens est jugée très « mineure » et peu « convaincante ». Son profil a séduit Tebboune en raison des liens d’amitié qui unissent le nouveau patron de la DGDSE à la famille Tebboune et à Boualem Boualem, puissant directeur de cabinet du Palais présidentiel d’El Mouradia, un personnage controversé du régime algérien et adversaire déclaré de Chengriha, qui milite depuis longtemps pour sa mise à l’écart.

Le mécontentement de Saïd Chengriha face à la nomination de Fethi Moussaoui trouve son origine dans ces connexions très étroites avec l’entourage de Tebboune. La DGDSE devient ainsi un outil de choix pour les manœuvres du clan présidentiel, une configuration que Chengriha ne supporte guère, car elle vise à maintenir un contrôle rigoureux sur toutes les institutions sécuritaires du pays.

Pour contrer cette situation, le chef de l’institution militaire algérienne mène une bataille importante au plus haut niveau de l’État pour convaincre le président Tebboune de ne pas remplacer l’actuel patron de la Gendarmerie algérienne, le général-major Yahia Ali Oulhadj, un des hommes clés du cercle proche de Chengriha. Ce dossier est actuellement l’un des plus sensibles à gérer pour le régime algérien, qui doit trouver un équilibre afin de préserver son unité sans provoquer de nouvelles tensions internes.

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