Il y a quelques années, la direction de la chaîne de télévision France 24, relevant du groupe France Médias Monde, a décidé de réduire drastiquement le contingent de ses correspondants à l’étranger.
Cela dit et afin de pouvoir garder le flux de correspondances et d’informations en provenance des capitales mondiales, le management de France 24 a encouragé ses correspondants à constituer des sociétés de production qui deviendraient automatiquement des prestataires de service de la chaîne.
C’est justement cette politique de « sous-traitance de l’information » que le syndicat CFTC dénonce depuis déjà des années. Une politique qui a conduit à de sérieuses dérives professionnelles comme relevées dernièrement dans l’affaire des quatre journalistes de l’antenne arabophone de France 24, accusés de comportements antisémites.
A ce propos, la CFTC rappelle « les limites et les faiblesses du système de la sous-traitance’. France 24 étant normalement une chaîne d’information internationale de service public. « Ses correspondants à l’étranger doivent être donc en mesure de traiter les sujets avec professionnalisme, rigueur et impartialité », souligne le syndicat dans un communiqué diffusé le vendredi 17 mars dernier.
La CFTC accuse la chaîne de recourir à des sociétés de production dont « les pratiques managériales, salariales et éditoriales ont distendu les relations entre France 24 et ses correspondants et a poussé les plus expérimentés d’entre eux à quitter la chaîne ». D’ailleurs, France 24 a connu une véritable saignée. Elle ne dispose plus aujourd’hui d’aucun correspondant dans les 2/3 des pays du monde arabe où elle est diffusée.
Cette situation a eu un impact négatif sur le moral, la cohésion et la motivation de la rédaction. Il en découle en 2022, selon les chiffres de la direction de la chaîne, un taux d’absentéisme très élevé qui avoisine les 75 % des salariés de France 24 en arabe.