Exclusif. Dans les coulisses des négociations entre le régime algérienne et les junte militaire de Niamey 

D’intenses et d’importantes négociations ont été lancées entre les autorités du Niger et le régime algérien au sujet de plusieurs questions sensibles régionales. Ces négociations concernent surtout, indiquent nos sources, les délicates relations de voisinage de l’Algérie avec la nouvelle Alliance des Etats du Sahel créée le 16 septembre 2023 par le Mali, le Burkina Faso et le Niger par les militaires ayant pris le pouvoir dans ces 3 pays du Sahel.
La coopération sécuritaire et militaire de l’Algérie avec les puissances occidentales et à leur tête les Etats-Unis inquiètent fortement ces voisins du Sahel et la proximité de l’Algérie avec des rebelles armés comme les mouvances séparatistes touaregs au Mali ou certains mouvements armés islamistes classés comme terroristes au Mali et au Niger a provoqué depuis 2022-2023 de nombreuses tensions dans les relations d’Alger avec Bamako ou Niamey.
Et c’est pour trouver une issue à ces tensions que le Niger a envoyé à Alger son Premier ministre et ministre de l’Economie et des Finances de la République, Ali Mahaman Lamine Zeine. Ce dernier a entamé le 11 août dernier une importante visite de travail à Alger accompagné par plusieurs hauts responsables importants comme le Général de Corps d’Armée Salifou Modi, ministre d’Etat ministre de la Défense nationale de la République du Niger. La délégation nigérienne a été reçue et ses membres se sont entretenus avec de nombreux dirigeants algériens dont le patron de l’institution militaire algérienne, Said Chengriha, ainsi que le président algérien Abdelmadjid Tebboune.
Et lors de sa rencontre avec Tebboune, Ali Mahaman Lamine Zeine a remis officiellement une lettre du président du Conseil militaire du Niger, le général Abdourahamane Tiani. Cette démarche, affirment nos sources, entrent dans le cadre de ces négociations entamées avec l’Algérie par le Niger au nom de l’Alliance des Etats du Sahel. La nouvelle organisation régionale veut obtenir des compromis diplomatiques et politiques importants de la part d’Alger. Il s’agit notamment de demander à la partie algérienne d’arrêter de collaborer activement avec les puissances étrangères hostiles aux trois pays du Sahel notamment la France et les Etats-Unis. La question de la caution politique accordée par Alger aux mouvements armés séparatistes obsèdent également les nouveaux dirigeants du Sahel et ces derniers demandent la « neutralité » absolue de l’Algérie dans les conflits politiques internes qui secouent le Mali ou le Niger.
De son côté, le régime algérien cherche à obtenir des garanties de la part des nouveaux maîtres du Sahel concernent la montée en puissance de l’influence des réseaux du maréchal Haftar, le leader libyen hostile aux intérêts de l’Algérie dans la région. Le duo Tebboune-Chengriha fait également pression sur les voisins du Sahel pour limiter leur partenariat avec le rival marocain. La montée au pouvoir à Bamako comme à Niamey de nombreux officiers militaires formés au Maroc ou entretenant des liens d’amitié profonde avec le Maroc est une grande source d’inquiétude pour Alger et les dirigeants algériens veulent négocier avec les Etats du Sahel une « neutralité » positive aux intérêts algériens dans le conflit dit du Sahara Occidental.
Pour séduire la délégation nigérienne, Tebboune a miroité à ses interlocuteurs de nombreux projets de coopération économique comme l’aide, assistance et investissements de la Sonatrach dans l’exploitation et développement de la production pétrolière dans les champs nigériens. Une offensive de charme à travers laquelle Alger espère se repositionner rapidement au Sahel où elle rencontre de nombreuses difficultés avec les nouvelles autorités de transition dans cette région névralgique pour la sécurité nationale de l’Algérie.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  1. merde 00:15 - août 15, 2024

    le regime algerienne , les junte

  2. youss 18:57 - août 16, 2024

    Le poids des mots ! Bien qu’issue d’un coup d’état , on parle d’autorités du Niger , par contre on parle de régime algérien .