Par Ilyas Aribi
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La décision officielle de l’Algérie de se retirer de la compétition portant sur l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) a été prise par le président Abdelmadjid Tebboune à la dernière minute et à la suite d’une rencontre officielle avec le nouveau président de la Fédération Algérienne de Football (FAF), Walid Sadi .
Selon les sources de Maghreb-intelligence à Alger, c’est Walid Sadi qui a demandé en urgence à ce qu’une audience lui soit accordée par Abdelmadjid Tebboune. Wali Sadi est le protégé de l’ancien emblématique Président de la FAF, Mohamed Raouraoua, l’homme fort du football algérien de 2009 jusqu’à 2017. L’arrivée de Walid Sadi à la tête de la FAF a été rendue possible grâce à la forte mobilisation des réseaux, encore nombreux, de Raouraoua au sein du football algérien. Walid Sadi a été manager général de la sélection nationale quand Mohamed Raouraoua dirigeait la fédération et dirigeant à l’Entente Sportive Sétifienne, un des meilleurs clubs du pays.
C’est Mohamed Raouraoua qui a demandé à Walid Sadi de partir à la rencontre de Tebboune pour l’informer que l’Algérie ne peut nullement gagner aucune des deux prochaines CAN auxquelles elle avait postulé, à savoir la CAN 2025 et la CAN 2027. Raouraoua dispose de larges réseaux au sein du comité exécutif de la Confédération Africaine de Football (CAF) où il a effectué trois mandats jusqu’à son éviction en 2017, et c’est lui qui est intervenu pour transmettre des informations supposées confidentielles à la présidence algérienne les mettant en garde contre un supposé « complot ourdi » par les réseaux pro-marocains au sein de la CAF afin d’infliger un refus à la candidature algérienne pour l’organisation des deux prochaines CAN.
Les informations transmises par Raouraoua via Walid Sadi à Tebboune indiquent que le Maroc a tissé secrètement des alliances qui lui permettront de se retrouver tout seul en lice, après avoir négocié le retrait de tous les autres candidats, pour accueillir la CAN 2025 avec pour seul adversaire direct l’Algérie. Une victoire du Maroc dans ces conditions aurait été qualifiée de grave humiliation infligée à l’Algérie qui a érigé de son hostilité vis-à-vis du Maroc un dogme majeur de sa politique étrangère depuis au moins 2021.
Concernant la compétition pour la CAN 2027, Raouraoua a cru savoir que le résultat était d’ores et déjà négatif et préjudiciable pour l’Algérie puisque ses sources l’ont informé que la candidature de l’Algérie ne sera pas retenue par le comité exécutif de la CAF. Dans ces conditions, l’Algérie aurait essuyé deux échecs qui seraient vécus comme une humiliation insupportable à Alger.
C’est pour cette raison que la FAF a recommandé à Abdelmadjid Tebboune de cautionner un retrait officiel de l’Algérie en adressant une correspondance définitive à la CAF pour informer ses instances qu’aucun représentant algérien ne se déplacera au Caire pour assister aux résultats du vote du comité exécutif de la CAF. Pour Alger, cette action vaut une démarche de boycott à travers laquelle elle proteste contre « le trucage du vote » en faveur du Maroc et de ses alliés au sein de la CAF. Avec cette décision, Tebboune pense avoir sauvé l’honneur de l’Algérie en lui évitant une « nouvelle humiliation » sur la scène internationale après l’échec du pays d’adhérer aux BRICS au mois d’août dernier.