Par Ilyes Aribi
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Les relations algéro-marocaines sont condamnées à rester très tendues et glaciales tant que le vieux général Said Chengriha demeurera Chef d’Etat-Major de l’Armée Nationale et Populaire (ANP) et premier responsable de l’Institution militaire algérienne. Selon diverses sources approchées par nos soins, Said Chengriha est à l’origine du blocage de trois missions de médiation proposées à l’Algérie pour entamer des négociations dans le but d’aboutir à une réconciliation avec le Maroc.
La première médiation a été proposée dés début 2021 par l’Arabie Saoudite dont les dirigeants et diplomates ont multiplié les contacts et les entrevues informelles comme formelles avec Ramtane Lamamra, le chef de la diplomatie algérienne, ainsi que d’autres dirigeants sécuritaires ou politiques du pouvoir algérien afin de proposer leurs services pour permettre une reprise de contacts entre Alger et Rabat.
La deuxième médiation a été proposée par la Ligue Arabe depuis le début de cette année 2022 et le secrétariat général de la Ligue Arabe a fait plusieurs propositions pour organiser des rounds de négociations avec pour but de rétablir les relations diplomatiques entre Alger et Rabat.
La troisième médiation a été proposée depuis le début de l’été 2022 par le Qatar dont l’Emir le cheikh Tamim ben Hamad Al Thani s’est entretenu à plusieurs reprises avec le Président algérien Abdelmadjid Tebboune pour tenter de le convaincre d’accepter la médiation de la diplomatie qatarie dans l’espoir de remédier aux différends opposant l’Algérie au Maroc. L’Emir aurait, selon nos sources, même envisagé d’organiser un mini-sommet à Doha réunissant des diplomates algériens et marocains pour discuter directement des sujets de tension qui ont provoqué la rupture des relations diplomatiques entre Alger et Rabat à la fin du mois d’août 2021.
Il s’avère que ces trois médiations ont échoué à faire fléchir la position algérienne en raison à chaque fois du Veto du patron de l’institution militaire algérienne qui recommande toujours un durcissement des positions de l’Algérie à l’encontre du Maroc l’assimilant à un adversaire stratégique pouvant agresser la sécurité nationale de l’Algérie. Les arguments de Chengriha sont nombreux et ils ont tous trait à l’alliance du Maroc avec Israël en vue d’un réarmement discret pour menacer directement les équilibres de force au Maghreb. Le Veto du patron de l’institution militaire algérienne a fait capoter toutes ces offres de médiation qui auraient pu apporter de la sérénité entre les deux plus importants pays du Maghreb.