Alors que les rebelles libyens affirment pouvoir être en vue de Tripoli, sur laquelle ils espèrent lancer l’ « assaut final » dans les semaines qui viennent, l’on commence à en savoir un peu plus sur les mécanismes de riposte mis en place par [onlypaid]
le guide de la révolution afin d’organiser la défense de la capitale. Ainsi, selon le Colonel Massir*, un haut gradé du renseignement libyen qui a fait défection et se trouve actuellement en Tunisie, Kadhafi aurait disséminé lors des dernières semaines des bombes dans les égouts de la capitale libyenne, ainsi que des mines anti-personnelles avec déclenchement à distance, dans des points stratégiques de la ville. Son témoignage est corroboré par plusieurs autres hauts responsables libyens ayant fait défection récemment, que « Maghreb Intelligence » a pu contacter. Ce sont des brigades de mercenaires artificiers serbes qui auraient procédé à la mise en place de cette toile d’araignée complexe, dont le guide de la révolution détiendrait les plans, ainsi que les systèmes de mise à feu. Ces derniers seraient contrôlés depuis l’une des nombreuses maisons-bunker du quartier de Bab El Azizia, où le guide, sa famille ainsi que de nombreux hauts dignitaires du régime libyen seraient installés. En cas d’invasion de la capitale, Kadhafi a promis à ses proches qu’il ferait vivre aux rebelles un véritable « Vietnam », et qu’il transformerait la capitale en « Beyrouth » car outre le système de minage de la ville, Kadhafi peut compter sur un dernier carré de forces loyales qui sont prêtes à faire le sacrifice ultime pour le « guide de la révolution ». En effet, ces fidèles d’entre les fidèles savent qu’ils ont destin lié avec le colonel Kadhafi, la plupart d‘entre eux figurant sur des listes de libyens dont les avoirs sont gelés à l’international par Interpol, ou faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international. A tripoli, certains jalousent le sort de Moussa Koussa, éphémère ministre des affaires étrangères et surtout ancien patron des « services » de Kadhafi, qui a réussi le tour de force de gagner la Grande Bretagne en mars dernier tout en ayant la garantie que ses avoirs ne seraient pas gelés et qu’il pourrait en disposer à sa guise, sous réserve qu’il collabore avec l’OTAN et les forces de la coalition afin de leur fournir des renseignement stratégiques sur son ancien patron. D’autre part, toujours selon la même source consultée par « Maghreb Intelligence », l’on apprend que Kadhafi se ménagerait malgré tout une porte de sortie. Ainsi, des proches du guide se seraient rendus en secret à Bamako, au Mali, pour rencontrer des responsables français et anglais afin de négocier le départ éventuel de leur patron. Dans cette optique, les présidents Jacob Zuma d’Afrique du Sud et Hugo Chavez du Venezuela seraient en train de mettre la main à une solution qui consiste en un exil vers l’un de leurs deux pays. Des observateurs occidentaux ont ainsi noté l’arrivée lundi dans la journée de deux avions airbus sud-africains à l’aéroport de Tripoli. D’après les mêmes sources, l’un des avions, qui aurait reçu l’autorisation de l’OTAN de se poser dans l’aérodrome de la capitale, serait vide et donc prêt à transporter quelques centaines de personnes. D’autre part, une quarantaine de proches collaborateurs du guide libyen seraient arrivés lundi en Tunisie. Cependant, le départ du pouvoir de Kadhafi ne serait pas suffisant, d’après des diplomates occidentaux, à mettre fin à la guerre. Plusieurs tribus et des milliers d’hommes bien armés devraient continuer à livrer bataille, par crainte d’être lynchés par les hommes du CNT.
*Le nom de l’officier a été changé pour protéger son identité[/onlypaid]