A Alger, ces jours-ci, une énorme tension déstabilise le quotidien d’un organe de gestion stratégique pour l’avenir de l’économie algérienne. Méconnue de l’opinion publique algérienne, le comité de pilotage de production de phosphate et de pétrochimie est l’organe qui gère le lancement de plusieurs grands projets pétrochimiques et d’exploitation de phosphate dans le pays. Négociations avec des investisseurs chinois, tchèques, restructuration des filiales des entreprises publiques activant du secteur, autorisation d’exploration ou d’exploitation des mines, réflexion sur des chantiers pour développer la pétrochimie algérienne, les missions de ce comité revêtent une importance primordiale.
Force est pourtant de constater que ce comité est paralysé par les tensions internes provoquées par le couple Fatma Zohra Chorfi-Mustapha Guitouni. Le ministre algérien de l’Energie et sa Secrétaire générale suscitent la controverse en raison de leur mauvaise gestion et leur immobilisme, alors que des projets stratégiques n’ont pas encore été débloqués et que des partenaires étrangers s’impatientent de voir leurs dossiers « avancer ». Cette mauvaise gouvernance a poussé plusieurs cadres du ministère de l’Energie à adresser une lettre au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour lui demander d’intervenir et de mettre un terme à l’influence négative du ministre et de sa Secrétaire générale sur les affaires de ce secteur, le premier pourvoyeur de devises pour l’Algérie.
Dépourvu de charisme et de bon sens, critiqué pour ses compétences limitées, Mustapha Guitouni est loin de faire l’unanimité au ministère de l’Energie. Fatma Zohra-Chorfi, sa Secrétaire générale est décriée pour son influence malsaine sur plusieurs dossiers, ainsi que ses relations envenimées avec les cadres de ce ministère coincé dans les dysfonctionnements depuis les scandales Sonatrach 1 et 2, et le départ brutal d’un certain Chakib Khelil.