Par Ilyas Aribi
A
A
La visite d’Etat du président algérien Abdelmadjid Tebboune à Paris en France est revenue au devant de la scène et se retrouve au coeur de la relance des pourparlers entre les autorités algériennes et françaises, a-t-on pu confirmer auprès de plusieurs sources diplomatiques algériennes.
Contrairement à ce qu’il laisse entendre dans ses déclarations publiques, Abdelmadjid Tebboune accorde une importance vitale à cette visite d’Etat à Paris et il a demandé à ses conseillers de reprendre contact avec les autorités françaises pour tenter de surmonter tous les obstacles et aboutir à un accord permettant de concrétiser enfin cette visite tant attendue.
Selon nos sources, plusieurs contacts ont été initiés depuis Alger avec Patrick DUREL, conseiller diplomatique chargé de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient auprès du Président français Emmanuel Macron. Et cette fois-ci, il semble que le président algérien est prêt à faire des concessions et à accepter un compromis qui permettra aux autorités françaises et algériennes de se mettre enfin d’accord sur un programme définitif pouvant débloquer l’organisation de la venue d’Abdelmadjid Tebboune à Paris.
A une année des élections présidentielles algériennes en 2024, l’escale parisienne est une étape importante pour un Abdelmadjid Tebboune qui entretient des rapports très houleux et compliqués avec l’Occident. Le président algérien entretient une relation d’amitié personnelle avec Emmanuel Macron sur lequel il compte beaucoup pour plaider sa cause auprès des autres puissances occidentales, les partenaires les plus stratégiques de l’Algérie dont l’appui amical et la bonne coopération peut assurer à Tebboune un énorme soutien en prévision de l’échéance présidentielle de 2024.
Par ailleurs, Tebboune veut à tout prix tirer profit des mauvaises relations de Macron avec le Maroc et surfacer sur cette vague anti-française au Maroc pour attirer la France dans le giron de l’Algérie faisant ainsi de Paris le carrefour incontournable des opérations de lobbying du régime algérien en Occident.
Pour ce faire, Abdelmadjid Tebboune a fait part aux autorités françaises de sa volonté à changer le « programme lourd » qu’il souhaitait appliquer lors de son déplacement en France et plusieurs cadeaux économiques sont au menu de l’agenda de Tebboune avec Emmanuel Macron. Concernant les questions des Droits de l’Homme et de l’activisme des opposants algériens sur le sol français, le président algérien semble aussi prêt à retirer cette « pomme de discorde » du menu des échanges qu’il souhaite développer avec les autorités françaises. Avec ces concessions, Tebboune espère limiter l’influence des lobbys anti-algériens en France qu’il soupçonne d’oeuvrer pour saboter ses relations privilégiées avec Emmanuel Macron.