Par Ilyas Aribi
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La Présidence algérienne a dressé officieusement une liste de pays africains qui seront ciblés en priorité dans le cadre du programme de l’aide au développement financé à hauteur de 1 milliard de dollars par l’Etat algérien. Les pays sélectionnés respectent tous un seul et important critère : ce sont des Etats qui soutiennent ou reconnaissent le Polisario, le mouvement séparatiste qui a repris les armes pour réclamer l’Indépendance du Sahara Occidental.
Selon diverses sources algériennes contactées par nos soins, l’objectif des décideurs algériens est d’opter pour la fidélisation des Etats africains qui continuent de soutenir le Polisario et l’agenda diplomatique de l’Algérie dans le dossier délicat du Sahara Occidental. Et pour ce faire, Alger s’est fixé pour priorité d’empêcher que le Maroc puisse séduire les élites dirigeants de ces pays africains en les incitant par la suite à retirer leur soutien au Polisario. Pour éviter ce scénario cauchemardesque, Alger va financer des projets de développement local ou de constructions d’infrastructures dans ces Etats « amis » du Polisario.
Dans cette liste des pays visés par les financements algériens dès cette année 2023, nous retrouvons le Mali, l’Angola, le Botswana, l’Ethiopie, le Kenya ou encore la Namibie ainsi que le Rwanda, la Tanzanie, l’Ouganda et le Zimbabwe. Selon nos sources, la Présidence algérienne a officiellement instruit les ambassadeurs algériens dans ces pays là pour entamer les pourparlers qui identifieront leurs besoins concrets en matière de développement local. Les financements seront ensuite fixés et débloqués depuis Alger avant d’être transférés vers ces pays « amis » en fonction de plusieurs paramètres financiers ou économiques déterminés par les évolutions géopolitiques régionales autour de la question du Sahara Occidental.
Soulignons enfin que l’Algérie a décidé récemment, à travers son agence de coopération internationale pour la solidarité et le développement (ALDEC), d’octroyer un investissement de 1 milliard USD pour financer des projets de développement en Afrique. L’annonce a été faite par le Premier ministre Aimene Benabderrahmene, en marge du 36e sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine tenu le 18 février 2023 à Addis-Abeba.