Par Ilyas Aribi
A
A
Les dirigeants algériens semblent partager totalement la vision des putschistes au pouvoir à Niamey au Niger au sujet de la nécessité de demander un départ volontaire des forces armées françaises du territoire nigérien et de l’ensemble du Sahel. Dans ce dossier, un accord tacite a été conclu entre Alger et Niamey le 24 août dernier en marge de la visite au Niger du Secrétaire général du ministère algérien des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Lounès Magramane. Pour rappel, le diplomate algérien avait été “chargé par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Lounès Magramane effectue à partir d’aujourd’hui 24 août 2023, une visite en République du Niger, pays frère”, avait indiqué communiqué du ministère algérien des Affaires Étrangères. Cette visite “intervient dans le cadre des efforts inlassables et continus déployés par l’Algérie pour contribuer à une solution pacifique à la crise au Niger, évitant à ce pays voisin et frère et à toute la région un accroissement des risques”, avait précisé la même source.
Cependant, les autorités algériennes n’ont jamais dévoilé la teneur des échanges ayant pu avoir lieu entre Lounès Magramane et les dirigeants du nouveau pouvoir militaire nigérien. Selon nos sources, à Niamey, l’émissaire du président algérien Tebboune a affirmé que ses autorités partagent totalement la préoccupation des putschistes concernant le rôle « malsain » des armées françaises dans la région et la nécessité de demander leur départ pour couper l’herbe sous les pieds des propagandistes djihadistes qui justifient et recrutent des troupes pour les besoins de leurs actions terroristes dans la région par la présence des « troupes de pays impies ». A cet égard, certifient nos sources, les autorités algériennes se sont engagées auprès des généraux de Niamey d’exercer des pressions sur la France pour la contraindre à accepter un accord programmant le départ volontaire des militaires français déployés sur le sol nigérien. En contrepartie, Alger tente d’arracher aux putschistes un compromis permettant la libération du président Mohamed Bazoum retenu encore en otage et qui est menacé de poursuites judiciaires pour haute trahison pouvant provoquer son emprisonnement dans des conditions inhumaines. Alger propose d’offrir le refuge à Mohamed Bazoum et de jouer le rôle d’intermédiaire pour le lancement d’un processus de transition politique pacifique dans lequel la France n’aura aucune quelconque influence.