Par Ilyas Aribi
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Lors de son récent séjour à la fin de ce mois de janvier à Paris, le Chef d’Etat-Major de l’Armée algérienne, Said Chengriha, a fait un intense lobbying auprès de ses interlocuteurs français afin de les convaincre de signer des accords de défense avec l’Algérie qui permettant la livraison aux forces armées algériennes la technologie équivalente ayant permis en 2017 au Maroc de lancer deux satellites de surveillance sophistiqués et hyper-modernes qualifiés par Alger de satellites-espions.
Selon nos sources, Said Chengriha a beaucoup insisté lors de ses pourparlers avec le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, sur la nécessité de nouer un partenariat qui permettra à l’Algérie de disposer de la technologie française qui pourrait contrecarrer l’efficacité des satellites-espions dont dispose le Maroc. L’Algérie veut à tout prix se doter de nouveaux satellites pouvant surveiller le déploiement de forces militaires marocaines dans les régions frontalières. Alger veut surtout, affirment nos sources, disposer d’une capacité de surveillance et de recueil des données sur les infrastructures militaires que pourraient développer Israël sur le territoire marocain en prévision d’un éventuel conflit armée opposant l’Algérie à son adversaire et voisin de l’ouest.
Pour ce faire, l’Armée algérienne souhaite acquérir la fameuse technologie du système d’imagerie français Pléiades lequel offre des photographies qui peuvent servir à localiser les installations militaires de pays adverses afin de planifier une intervention armée. C’est cette technologie française qui avait vendue par la France en 2017 au Maroc lors du lancement du satellite d’observation, le Mohammed-VI A, doté d’une très haute définition et capable de fournir en moins de vingt-quatre heures des clichés d’une résolution allant jusqu’à 70 cm depuis n’importe quel point du globe.
A l’époque, la France aurait concédé cette technologie pour l’équivalent de 500 millions d »euros sachant que le premier satellite marocain avait été envoyé dans l’espace depuis Kourou, en Guyane, un territoire français de l’outre-mer.
Construit par le consortium franco-italien Thales Alenia Space et le Français Airbus, le Mohammed-VI A était le premier exemplaire d’un système de deux satellites placés sur la même orbite à 694 km de la Terre, d’une durée de vie de cinq ans, et le second satellite avait été lancé en 2018. Ces satellites « espions » peuvent prendre jusqu’à 500 photos par jour qui seront ensuite récoltées par une équipe basée à Rabat.
A Alger, on croit savoir que la France a amélioré encore la performance de ces technologies de surveillance satellitaire et les dirigeants algériens veulent séduire la France pour l’inciter à fabriquer au profit de l’Algérie au moins deux satellites dont les performances devraient être supérieures aux deux précédents satellites marocains. Alger, selon nos sources, est prête à mettre au profit de ce projet un budget supérieur à 1 milliard d’euros. Ce qui devrait lui permettre d’équilibrer ses rapports de avec le Maroc dans le domaine de l’espionnage satellitaire. Mais jusqu’à maintenant, aucune source fiable n’a pu confirmer la conclusion définitive d’un accord avec la France. La demande algérienne serait toujours en cours d’étude et plusieurs cercles militaires français ne seraient pas très favorables à cette demande algérienne. Nous y reviendrons.