Soixante généraux, dix généraux-majors et pas moins de quatre-vingt-cinq colonels de l’Armée algérienne sont actuellement emprisonnés dans les cellules de la prison militaire de Blida. Cette situation est totalement inédite dans l’histoire contemporaine de l’Algérie. En effet, c’est la première fois que 155 officiers supérieurs de l’Armée algérienne sont incarcérés depuis le début de la crise politique de 2019, qui a ébranlé le pays et dont les conséquences continuent à peser, jusqu’à aujourd’hui, sur la stabilité de ce grand pays du Maghreb et de l’Afrique du Nord.
Selon nos sources, la situation de ces détenus VIP à la prison militaire de Blida est de plus en plus déplorable. Nombre de ces généraux, ayant consacré leur vie au service de leur pays au prix de lourds sacrifices personnels, se retrouvent dans des conditions de détention terrifiantes, notamment en raison de l’absence de prise en charge médicale adéquate, mettant ainsi leur santé en grave danger. Par ailleurs, les familles de ces hauts responsables militaires, dont la majorité a combattu avec acharnement et détermination les milices terroristes islamistes durant la décennie noire des années 1990, subissent elles aussi les conséquences de cette répression. Elles font face à un harcèlement judiciaire et sécuritaire incessant, qui devient de plus en plus brutal.
Parmi les sanctions infligées figurent l’interdiction de quitter le territoire national, la saisie des biens immobiliers et des avoirs financiers, l’interdiction de travailler au sein des institutions de l’État ou des entreprises publiques stratégiques, l’exclusion des soins médicaux dans les hôpitaux militaires, ainsi que l’interdiction d’accès aux centres de vacances réservés aux familles de militaires. Ces mesures, nombreuses et oppressives, indignent les proches de ces hauts gradés, d’autant plus qu’elles découlent souvent de procès expéditifs, bâclés, et ne reposant pas sur des preuves accablantes ou avérées.
Dans ce contexte humiliant et sinistre, certaines familles de généraux emprisonnés envisagent, d’après nos sources, de se regrouper au sein d’une association de défense de leurs droits, actuellement en cours de création. Cette association a pour objectif de saisir les instances judiciaires nationales et internationales afin de dénoncer les violations des droits humains fondamentaux subies par ces détenus à la prison militaire de Blida. Ces familles, victimes de brimades et de privations, envisagent également de solliciter l’intervention de certaines instances de l’ONU, notamment des rapporteurs spéciaux du Conseil des droits de l’homme basé à Genève, pour réclamer des enquêtes et des poursuites contre l’État algérien dans cette affaire largement occultée en raison de sa sensibilité extrême.
Cependant, ces pressions seront-elles suffisantes pour inciter le régime algérien, dirigé par le duo Tebboune et Chengriha, à réviser sa politique répressive envers les hauts gradés de l’Institution militaire ? De nombreux interlocuteurs interrogés se montrent sceptiques, mais d’autres affirment n’avoir plus rien à perdre face à cette machine infernale de persécution qui ravage actuellement l’Algérie.