Les Mauritaniens n’en reviennent toujours pas. Les révélations sur la prédation et la boulimie immobilière de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz choquent jusqu’au plus fortuné de ce pays parmi les plus pauvres d’Afrique.
En pratiquement dix ans d’un règne sans partage, l’ex homme fort de Nouakchott s’est mis en tête de devenir le plus grand propriétaire immobilier de Mauritanie. Et pour arriver à ses fins, Aziz a tissé une véritable toile d’araignée avec prête-noms obligés, hommes de mains serviles, membres proches de sa famille qui ont mené des raids sur tout ce que Nouakchott comptait comme biens immobiliers de valeur, mais également toutes les petites opportunités ne dédaignant ni petite école primaire, ni petite parcelle de terrain et encore mois des petits appartements de 50 m2.
Le système de rapine organisée sous le long règne de Aziz est inégalé dans l’histoire de ce payas. Son ampleur met à mal les allégations de l’ancien putschiste qui répétait à ceux qui voulaient l’entendre qu’il était « suffisamment riche que sa nouvelle fortune ne provenait pas du peuple et de ses biens ». Tous les Mauritaniens, qui se connaissent très bien entre eux, savaient savent aujourd’hui que le désargenté colonel n’avait au début que son solde d’officier de l’armée et une ou deux maisons somme tout assez humbles.
Dans une enquête fouillée le site parisien https://mondafrique.com/le-pillage-de-nouakchott-par-lex-president-mohamed-ould-abdel-aziz/ s’est livré à un inventaire de tous les biens immobiliers accumulés indûment par Ould Abdel Aziz et son clan. L’ancien président ne s’est pas contenté de faire mainmise sur les biens immobiliers, mais s’est permis le lux de rafler des milliers d’hectares de terrains agricoles et une bonne partie du parc industriel mauritanien.
Le président Aziz n’a pas cessé d’acquérir de vastes propriétés aussi bien à Nouakchott qu’à Nouadhibou, les deux principales villes du pays: des immeubles entiers, les rares Tours de la capitale, des banques flambant neuf acquises via des prêtes noms, les sièges de partis politiques ou de sociétés commerciales, de centaines de boutiques, des hangars abritant des voitures de collection, une vingtaine de stations d’essence, des marchés construits sur des espaces occupés par des services publics, ou encore une centaine de terrains laissés libres par la construction d’un nouvel aéroport sur dimensionné.
Un autre détail démontre la voracité du clan Aziz. Ni l’ancien chef d’Etat ni sa famille ne payaient jamais leurs factures d’électricité dans les multiples propriétés qu’ils avaient acquises dans tout le pays!
La gloutonnerie immobilière de Aziz va ainsi avaler le cœur des quartiers résidentiels de Nouakchott. Toutes les ventes se concluaient naturellement sans contrats ni notaire. Forcément « À l’amiable ».
Ould Abdelaziz s’est même ridiculement transformé en agent immobilier lors de la visite d’un gros investisseur en provenance des pays du Golfe. Le patron de la fière Mauritanie lui subrepticement glissé entre les mains un numéro de téléphone utile pour louer un siège social à Nouakchott.
Parmi les familles les mieux logées de Nouakchott, celle d’une des deux filles du Président, Asma Aziz, qui dispose d’une somptueuse villa au cœur de la ville et d’une immense fortune alors qu’elle n’a jamais travaillé et qu’elle n’a jamais exercé d’activité commerciale ou industrielle. Naturellement son mari Mohamed Boussabou, simple vendeur de voiture d’occasion, était devenu florissant homme d’affaire.
Mais les étonnant souligne Mondafrique, c’est l’insolente juxtaposition dans le patrimoine immobilier de l’ex chef d’Etat de propriétés prestigieuses (grands hôtels, cliniques, banques, terrains résidentiels…) et de biens nettement plus modestes (cafés, hangars, marchés locaux…).
Amis Aziz avait aussi des ambitions dans la finance. La Banque Mauritanienne d’Investissement (BMI) qui a reçu son agrément le 31 mars 2016 et dont Zein El Abidine Cheikh Ahmed, détient officiellement 40% du capital était juste une façade du clan présidentiel.
Louis XIV avait tort de dire : l’Etat c’est moi. Il devait laisser cet ‘’honneur’’ à l’ex Roi Soleil de la Mauritania Chinguitana ou à son homonyme (l’autre Ould Ablelaziz) ex-roitelet de Rabouni qui, lui, avait, de son vivant, fait fortune en détournant les aides humanitaires destinées à des réfugiés-otages sans statut et les vendait à Tindouf et, partout, dans les pays du Sahel au vu et au su des donateurs qui ont montré leurs expertises dans les faux calculs.
Essoufflés par la résistance sans pareil de la Mauritania Tingitana Mater, ces mêmes experts ont finalement abandonné et ont laissé leur métayer-gardien seul et face à son sombre destin.