Le secrétaire général sortant du PPS ( Parti du progrès et du socialisme, ex-communiste) a décidé de se représenter pour un troisième mandat successif à la tête du parti. L’ancien ministre de l’Habitat limogé il y a quelques mois par le Palais a préféré ignorer toutes les voix qui l’ont appelé à tourner la page et à passer le flambeau. « Nabil Benabdallah a été l’un des meilleurs secrétaires généraux du PPS sinon le meilleur d’entre tous. Il a pu hisser le parti au niveau des grandes formations politiques marocaines », explique un membre du bureau politique avant de tempérer « en se présentant une troisième fois, Nabil Benabdallah est en train de mener le combat de trop. Sur ce coup il a manqué de lucidité politique ». Ces dernières semaines, plusieurs cadres du parti ont reproché à leur secrétaire général un manque de vision et surtout un entêtement qui pourrait coûter très cher au PPS. D’ailleurs, certains vétérans du parti se demandent ce que pourrait encore apporter Benabdallah au PPS. « Rien. Nous allons sombrer dans un cercle vicieux qui risque de détruire le parti. Notre problème aujourd’hui est qu’à part de la politique, notre Secrétaire général ne sait rien faire de sa vie », analyse un ancien ministre du parti du livre.
Mais la partie est loin d’être jouée. Saïd Fekkak, qui avait mis fin en 1998 au règne de Nabil Benabdallah à la tête de la jeunesse du parti se présente face à lui. L’homme qui jouit d’une grande estime au sein du PPS et de « relations apaisées » avec le makhzen, semble bénéficier d’un fort vent de sympathie auprès des militants et des membres du comité central et serait un adversaire redoutable. Pourrait-il cependant rééditer l’exploit de 1998 ? Verdict le 13 mai prochain.