Par Mohamed Foulahi
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Si elle n’a pas été tout à fait mauvaise, la dernière prestation télévisée du chef du gouvernement a pourtant pêché par manque de souffle politique. Face aux caméras, El Othmani a été appliqué comme «aurait pu l’être un bon secrétaire général d’un ministère», ironise un membre de son équipe. Que le nouveau Premier ministre ait eu à se détacher de l’image de tribun agressif et imposant que renvoyait Abdelilah Benkirane, il ne devait pas non plus renvoyer l’image d’un patron sans aspérités, répondent en chœur les réseaux sociaux. Alors que l’opinion était en droit d’attendre des réponses claires et tranchées sur le Hirak du Rif, la lutte contre la prévarication ou l’actualité en général, El Othmani a choisi de botter en touche, utilisant des formules alambiquées et un ton faussement conciliateur. «Il est clair que l’Etat voulait un chef de gouvernement médiatiquement correct, mais El Othmani a fait fort, tellement il s’est montré effacé », résume un membre du secrétariat général du PJD, qui ajoute qu’à ce rythme-là, « le chef du gouvernement qui s’est départi de toute tonalité politique risque de devenir un boulet plus qu’une solution ».