Alors que le gouvernement mené par Abdelilah Benkirane a du mal à boucler son budget, et que les auditions des ministres des finances et du budget par les parlementaires s’apparentent à des séances de torture, [onlypaid]
il se murmure dans les allées du pouvoir à Rabat que le ministre de la communication, Mustapha El Khalfi, serait sur la sellette. Il est en effet reproché à ce dernier d’avoir affirmé qu’il mettrait « son poste en jeu » afin que soit interdite la publicité pour les jeux de hasard (loto et loto sportif) sur la chaîne publique 2M, ce qui risque de la couper de près de 25 millions de DH (2 millions d’Euros) de recettes annuelles. L’on voit mal dans ce cas comment 2M, qui est dans une situation financière difficile et qui accuse un déficit de plus de 100 millions de Dh (10 millions d’Euros) , pourra continuer à financer ses émissions et à se développer. Les spécialistes en médias affirment même qu’il s’agit d’une mesure qui représente du « pain béni » pour les opérateurs privés de radio et la chaîne Medi1sat qui verrait cette manne se redéployer en sa faveur. Cependant, il semblerait que tout ne soit pas joué encore, et que le cahier de charges des chaînes publiques soit encore susceptible d’évoluer. En effet, bien que porté par le ministre, la politique de l’audiovisuel est une politique gouvernementale, qui doit faire l’objet de l’imprimatur du chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane. Devant la levée de boucliers engendrée par cette mesure, pas sûr que ce dernier souhaite mener ce combat à son terme, surtout en ces temps de disette budgétaire. Autre souci pour Benkirane, Khalfi souhaiterait à terme également « punir » les journaux qui passent de la publicité pour les jeux de hasard, en les privant de subventions gouvernementales. Si ce programme venait à se confirmer, El Khalfi devrait alors compter avec l’ouverture d’un front médiatique qui se cristalliserait contre l’action de son ministère.[/onlypaid]