C’est un constat sans concession que font les diplomates occidentaux en poste au Caire. Le président Mohamed Morsi a fortement déçu sur plus d’un plan. D’après un haut fonctionnaire égyptien qui préfère garder l’anonymat, tout le monde connaissait les aptitudes limitées de Mohamed Morsi.[onlypaid]
« Les Moukhabarates avaient des dossiers détaillés sur toutes les personnalités des Frères Musulmans et le Dr Mohamed Morsi était considéré comme un pauvre bougre plus obtus que dangereux », affirme cet ancien ministre technocrate. En effet, presque toute la bureaucratie égyptienne est quasiment certaine que la politique du pays ne se trame pas au palais Al Ittihadia, mais bel et bien au siège central des Frères Musulmans. D’ailleurs en six mois, aucun ministre du gouvernement de Hicham Qandil n’est arrivé à s’imposer. « Le pays patauge dans l’incertitude. Sous Moubarak le pays était miné par la corruption et le clientélisme. Aujourd’hui, il est en train de se disloquer sous les coups de boutoir du sectarisme et de l’incompétence », analyse froidement un politicien égyptien qui a pris ses distances avec la confrérie des FM à laquelle il a longtemps appartenu. Et avec le dernier décret pris par le président Mohamed Morsi pour rendre ses décisions et celles de l’assemblée constituante inattaquables devant la Justice, les Frères Musulmans viennent de réveiller une Egypte qui somnolait jusque-là. « Les jeunes sont euphoriques. Ils estiment que les islamistes avaient volé la révolution du 25 janvier. Morsi leur donne l’opportunité de la reconquérir », affirme un membre actif du collectif des jeunes révolutionnaires. En tout cas, les Américains semblent déjà penser à l’après Morsi qui ressemble de plus en plus à un président de transition. [/onlypaid]
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