Le gotha intellectuel de gauche et le Makhzen bon teint se pressaient jeudi dernier à la fête organisée par l’ancien ambassadeur du Maroc à Rome, le flamboyant Tajeddinne Baddou, en l’honneur de son ami de longue date, le sociologue et philosophe Edgar Morin.
Ce dernier, toujours bon pied bon œil, a choisi de fêter ses 90 printemps entouré de ses amis marocains. Après des échanges de discours, où Morin a rendu un hommage appuyé au Royaume Chérifien pour «sa tolérance et son sens de l’histoire», le grand intellectuel a pu échanger avec André Azoulay, conseiller du roi Mohammed VI, Ahmed Lahlimi, Haut commissaire au plan, Ahmed Herzenni, Président du conseil Consultatif des Droits de l’homme, ou encore Salah El Ouadie du Parti Authenticité et Modernité (PAM). Cette soirée a tourné en une véritable démonstration de force de la vitalité des réseaux de l’ancien ambassadeur en Italie, ostensiblement marginalisé par le ministre des affaires étrangères Taïeb El Fassi Fihri, qui tarde à lui trouver un poste à sa mesure. Dans les couloirs du ministère marocain, il se raconte que Tajeddinne Baddou pourrait même être mis à la retraite sans autre forme de procès, à moins de diriger le «serpent de mer» qu’est l’académie de diplomatie du Maroc, chargée de former les futurs cadres du ministère…