La diplomatie algérienne a été instruite par les décideurs du pays afin de renforcer les relations stratégiques avec le Qatar. Doha est devenue, certifient diverses sources approchées par nos soins, un enjeu majeur pour l’Algérie et un point d’appui incontournable dans le monde arabe. La visite actuelle du chef de la diplomatie algérienne à Doha pour participer à la 20e session du « Forum international de Doha », dont les travaux ont débuté samedi, s’inscrit dans le cadre de cet intense lobbying algérien auprès du Qatar. Un lobbying qui vise à construire un véritable axe Alger-Doha dans le seul but de contourner ou d’affaiblir l’axe Rabat-Abu Dhabi qui procure des sueurs froides à l’actuel régime algérien.
L’Algérie peine encore à amorcer une réconciliation avec les Emirats Arabes-Unis qui ont revu leur position à l’égard du régime algérien depuis la rupture de ses relations avec le voisin marocain. Abu Dhabi voit d’un très mauvais œil le caractère belliqueux du régime algérien et sa volonté manifeste d’imposer un nouvel ordre régional en cherchant à nouer un partenariat stratégique d’une nouvelle dimension avec la Russie de Poutine. Ce qui a contraint Abu Dhabi à se rapprocher du camp russe pour signer une paix et inaugurer une nouvelle ère de coopération.
Face à l’influence grandissante des Emirats et de leur alignement sur les positions marocaines, le régime algérien a trouvé qu’un terrain de redéploiement au Qatar d’autant plus que ni l’Egypte ni encore moins l’Arabie Saoudite, les deux géants du monde arabe, n’ont voulu l’aider dans sa croisade contre ce qu’il qualifie lui-même d’une « avancée alarmante du lobby maroco-israélien dans la région ».