« Tout ça pour ça » lancent en cœur plusieurs jeunes tunisois ayant activement participé à la révolution du jasmin, qui a chassé Zine El Abidine Ben Ali et le clan des Trabelsi du pouvoir il y a plus d’une année. [onlypaid]
« Quand je vois un illuminé comme Mokhtar Jebbali -imam salafiste en vogue en Tunisie – prendre la parole à longueur de journée pour vilipender la démocratie et les libertés publiques, quand je vois le gouvernement faire les yeux doux aux radicaux et quand je vois Béji Caïd Essebssi -l’ancien premier ministre de Bourguiba- monter au créneau au nom d’une révolution à laquelle il n’a jamais cru, je pense qu’il nous faudrait refaire une autre révolution », confesse amère Amira, une jeune bloggeuse très active sur les réseaux sociaux. L’humeur, ces derniers jours à Tunis, n’est plus à l’optimisme. La situation économique est mauvaise. Le gouvernement d’Ennahda est pléthorique et manque visiblement de technicité. « Le pays est à l’arrêt. Ben Ali et les Trabelsi ont pillé la Tunisie et Ennahda est en train de la faire revenir 50 ans en arrière », explique un haut cadre de la Banque centrale tunisienne. Pour plusieurs jeunes, la Tunisie d’aujourd’hui est totalement méconnaissable. Les partis de gauche s’étripent en public, alors que le président Moncef Marzouki peine à remplir son rôle de président de transition. « La Tunisie est en mal de leadership. Mais après cinquante ans d’autoritarisme, tempère un ministre d’Ennahda, il faudrait du temps pour apprendre les règles de la démocratie ». [/onlypaid]
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