Par Mohamed Foulahi
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Même dans les rangs de leurs adversaires les plus acharnés, la récente prestation de l’organisation de la jeunesse islamiste au pouvoir a suscité l’admiration. Lors du 13ème congrès annuel de la Chabiba du Parti de la justice et du développement qui s’est déroulé pendant une semaine à Fès, toutes les tendances du parti ont été invitées à venir s’exprimer à la tribune. L’ensemble des grands leaders du PJD se sont ainsi présentés devant les jeunes du mouvement et ont souvent dû subir l’épreuve du feu de la critique, parfois violente, de leurs cadets. Mustapha Ramid et Aziz Rebbah, qui comptent parmi les dirigeants de l’organisation islamiste les moins en cours au sein de la Chabiba, n’ont pu faire autrement que d’affronter l’ire d’un mouvement de jeunesse qui se radicalise peu à peu. « C’est un grand moment de politique et de démocratie interne auquel s’est livré le PJD sous les yeux de l’opinion publique. Cela nous rappelle les grands moments de l’USFP et de sa jeunesse, les intrigues et les coups bas en moins », réagit avec nostalgie un ancien membre du bureau politique du parti socialiste. Aujourd’hui, les dirigeants du PJD qui se préparent activement pour un congrès national houleux et décisif, sont conscients du poids que représente la Chabiba emmenée par son secrétaire général Khalid El Boukarai. « Il en a fait un juge de paix entre différents courants du parti malgré son apparente inclinaison sur les positions d’Abdelilah Benkirane » explique un ministre islamiste. Si la jeunesse du PJD concentre toutes les attentions, c’est parce qu’elle aura à jouer un rôle déterminant lors du prochain congrès extraordinaire les 9 et 10 septembre prochain, congrès qui devra trancher sur la reconduction, ou non, de l’actuel secrétaire général Abdelilah Benkirane pour un troisième mandat, ce qui nécessitera de revoir les règlements internes du parti. Un pari périlleux pour un PJD en proie à de graves dissensions au sein de sa direction.