C’est un chef de gouvernement plus que jamais fragilisé qui affronte sa première rentrée parlementaire. Saâdeddine El Othmani, déjà en proie à une fronde interne au sein du PJD, serait également de plus en plus chahuté par ses ministres. Selon plusieurs sources gouvernementales, aucune des décisions prises par El Othmani ne trouvent grâce aux yeux de Aziz Akhannouch, le superpuissant ministre de l’Agriculture, qui a souvent le dernier mot sur les principaux dossiers. Selon ces mêmes sources, El Othmani remet rarement en cause les rappels à l’ordre du patron du RNI. « Nous nous retrouvons dans une situation ubuesque. Tous les ministres savent qu’ils doivent plaire à Akhannouch s’ils veulent faire avancer leurs dossiers et le chef du gouvernement laisse faire », reconnaît un ministre de l’actuel gouvernement. Ce qui n’empêche pas Saâededdine El Othmani, qui a de plus en plus mal à se glisser dans les habits institutionnels qui sont les siens, de se plaindre auprès de ses proches, notamment Mustapha Ramid, de l’hégémonie des ministres du RNI sur lesquels il n’a aucun pouvoir. Ces derniers, conscients des limites économiques et gestionnaires du chef du gouvernement, n’hésitent pas à pousser leur avantage. Pire encore, d’autres ministres leur emboîtent le pas. C’est le cas du ministre de l’Education nationale, Mohamed Hassad, et du ministre du Tourisme, Mohamed Sajid. « Quand nous sommes en conseil de gouvernement, nous sommes presque gênés pour El Othmani qui se retrouve souvent relégué au rôle de simple faire-valoir », soupire un ministre du PJD, qui semble l’époque d’Abdelilah Benkirane, qu’il ne portait pourtant pas dans son cœur.
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