Dans cette guerre froide et diplomatique lancée depuis le mercredi 8 juin par l’Algérie contre l’Espagne en raison de son revirement sur le dossier du Sahara Occidental en s’alignant sur la position marocaine, l’émigration clandestine sera la principale arme mise en avant par le régime algérien. Et pour cause, tous les accords permettant la réadmission des migrants clandestins algériens interceptés par les autorités espagnoles ont été suspendus par les autorités algériennes, a-t-on appris de sources sûrces.
Il s’agit notamment de l’accord phare portant sur la ratification du protocole entre le gouvernement algérien et espagnol relatif à la circulation des personnes. Ce protocole avait été signé et approuvé par Alger en décembre 2003 après avoir été discuté et élaboré en juillet 2002 à Madrid. Cet accord prévoit justement de remettre les ressortissants algériens séjournant de manière illégale sur le territoire espagnol même si lorsque ceux-ci ne sont pas en possession de leurs passeports ou cartes d’identité valides.
En vertu de cet accord, l’Algérie s’était engagée à délivrer les laissez-passer consulaires pour permettre l’expulsion de ces migrants clandestins algériens jugés encombrants par l’Espagne. En guise de sanction contre la position espagnole favorable aux intérêts marocains dans le dossier du Sahara Occidental, l’Algérie a suspendu toutes les dispositions de coopération prévues par cet accord ouvrant ainsi une grande porte à toutes les dérives en matière d’émigration clandestine.
Pis encore, des sources sécuritaires algériennes assurent que dans les prochains jours, le nombre d’embarcations clandestines qui vont débarquer sur les rivages espagnols va doubler, pour ne pas dire tripler, car des instructions verbales ont été communiquées aux garde-côtes algériens pour ne plus intervenir avec véhémence contre les passeurs algériens qui assurent les desserts maritimes illégales entre l’ouest algérien et le sud de l’Espagne. Le régime algérien va ainsi lever le pied dans le dossier de la lutte contre l’émigration clandestine pour permettre aux harragas algériens de rejoindre en toute facilité et sans trop craindre les contrôles musclés des forces de la marine algérienne les côtes espagnoles. Cet été 2022, les autorités espagnoles vont devoir se préparer à affronter une vague migratoire inédite en provenance des côtes algériennes.