En quête de réhabilitation auprès du Palais royal après le piètre résultat du Parti authenticité et modernité (PAM) qu’il dirige lors des élections législatives de 2016, et la crise née dans le Rif quelques semaines plus tard, Ilyas El Omari a accordé une interview « explications » à l’hebdomadaire parisien Jeune Afrique. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima ne se sent nullement responsable des quelques mois de violences qui ont agité la ville dont il est natif.
Car selon lui, l’explosion de colère à Al Hoceima et sa région fin octobre 2016 n’est que le résultat des défaillances de la régionalisation avancée ou des erreurs de gestion du gouvernement, qu’il estime responsable de la crise née à Al Hoceima écrit le journal. Abdel-Ilah Benkirane, qui dirigeait le gouvernement à l’époque, appréciera. Et lorsqu’on lui demande de quels pouvoirs disposent les présidents de région, Ilyas El Omari répond sans sourciller « nous n’en avons pas ». « Aujourd’hui, en matière de gestion locale, le président d’une commune a plus de pouvoir que le président d’une région » explique-t-il. Et de souligner que « il y a une grande différence entre décider et appliquer. Le conseil de région n’a pas encore de prérogatives propres. »
Mais à l’en croire, grâce à son volontarisme légendaire, tout cela va bientôt changer. « Pour piloter un projet, nous devons signer une convention avec le département ministériel concerné, qui nous donne le droit d’agir. Dans quelques semaines, nous allons ouvrir un dialogue franc avec ces ministères afin d’avoir enfin les mains libres sur les projets qui concernent notre région. » Une déclaration pour le moins hardie, alors que le taux de réalisation des projets d’investissements à Al Hoceima et sa région approchent les 100%, moins d’un an après l’arrivée en urgence de Farid Chourak, le nouveau gouverneur de la province.