L’Algérie dispose du plan grand budget militaire en Afrique avec 16,7 milliards de dollars en 2023, d’après le rapport Algeria Defence Market de GlobalData 2023-2028.
Le gouvernement algérien tente de maintenir des dépenses de défense robustes tout en luttant contre une croissance stagnante ; cela pourrait conduire le pays à prendre du retard dans sa course aux armements avec le Maroc.
Cela dit, face à ce chiffre très prometteur à première vue se profile une réalité inquiétante pour les autorités inquiétante. Le gouvernement algérien est confronté au problème épineux de maintenir ses énormes dépenses de défense, alors que le taux de croissance du pays stagne et que le prix du baril de pétrole dégringole.
Cette nouvelle situation freine sérieusement l’ambition de l’Algérie de renforcer sa capacité militaire afin de distancer son rival et voisin marocain dans une course effrénée aux armements jusqu’ici sans fin, sur fond de tensions au tour du Sahara occidental.
Alors que jusqu’ici, l’Algérie aspirait à asseoir sa suprématie militaire dans le Maghreb, sa situation économique actuelle menace de saper ses efforts de défense.
En 2023, l’Algérie devrait dépenser 2,9 milliards de dollars, sur un budget total de la défense de 16,7 milliards, pour l’acquisition d’équipements, ce qui représente un taux de croissance annuel de 5 % sur la période 2019-2023.
Sur la période 2024-2028, le budget d’acquisition de la défense de l’Algérie devrait croître de 2 %. Le budget d’acquisition cumulé devrait s’élever à 15,9 milliards de dollars sur la période 2024–28, une nette augmentation par rapport aux 10,5 milliards de dollars sur la période 2019–23.
Dans cette mise à niveau coûteuse de leur outil militaire entre Alger et Rabat, l’Algérie était jusqu’à présent en avance sur le Maroc. Mais aujourd’hui avec les problèmes budgétaires, les dépenses de l’Algérie vont ralentir progressivement, au risque de la laisser en retrait dans cette course aux armements.
En plus de la stagnation de l’économie, l’Algérie doit également faire face à la perspective que la Russie, son partenaire stratégique de longue date et premier fournisseur d’équipements de défense, ne puisse plus honorer ses engagements d’exportations d’équipements militaires.
S’ajoute à cela la qualité douteuse des armes russes. Par exemple, en décembre 2019, l’Algérie avait signé un accord pour 14 chasseurs Su-57 dans le cadre d’un important accord militaire qui comprend également l’achat de 14 avions Su-34 et 14 Su-35. Cependant, en janvier 2022, des rapports indiquent que l’Algérie a rejeté la livraison des chasseurs Su-35 en raison de leur avionique de qualité inférieure, et en tant que tel, l’exigence d’un avion multirôle reste non satisfaite.