Par Caterina Lalovnovka
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En Côte d’Ivoire, l’échéance présidentielle de 2020 est dans tous les esprits, notamment des hommes « puissants » du pays. Les manœuvres ont commencé il y a plus d’un an afin de se placer dans la perspective du départ du président Ouattara, qui ne souhaite pas se représenter. Si le ticket choisi par Alassane Ouattara pour lui succéder semble bien tenir la route aux yeux de l’opinion publique internationale, cela n’est pas le cas de tout le monde dans le pays même. Le choix de Daniel Kablan Dunkan comme successeur à l’actuel président entre dans le cadre d’un deal plus large avec plusieurs factions du pouvoir en place. L’arrivée en 2020 de Kablan Dunkan à la tête de l’Etat aurait pour objectif d’instaurer une forme « d’alternance confessionnelle » en Côte d’Ivoire, après une magistrature « musulmane », mais aussi une « dose d’ivoirine ». Seulement, lors de la prochaine élection présidentielle, Daniel Kablan Dunkan aura 77 ans et sera secondé par Amadou Gon Coulibaly, véritable dauphin de Ouattara. L’actuel premier ministre est un sérieux adversaire pour Guillaume Soro, président du parlement et autre homme fort du système. Ce dernier se méfie énormément de Gon Coulibaly, qu’il soupçonne de vouloir mettre le régime sous sa coupe. L’ancien maquisard multiplie les sautes d’humeur et aurait confié à ses proches qu’il ne faciliterait pas l’accession de Kabla Dunkan à la présidence. Guillaume Soro préfère un président plus jeune, avec davantage de caractère pour succéder à Alassane Ouattara. Une telle personnalité avec de tels critères est pour le moment introuvable.