Les rapports les plus alarmistes remontent à Paris depuis le Sénégal. La flambée de violence qu’a connue la capitale sénégalaise dans la nuit de lundi à mardi a mis en émoi les chancelleries occidentales à Dakar. Pourtant, elles n’avaient pas arrêté de mettre en garde le pouvoir d’Abdoulaye Wade contre les « démons de l’autoritarisme ». [onlypaid]
Des sources françaises avaient déclaré à Maghreb-intelligence il y a quelques semaines que le Sénégal risquerait d’être le premier pays africain qui allait être touché par le syndrome du printemps arabe. Les raisons des dernières émeutes ne sont pas simplement politiques. Les jeunes dakarois en ont marre des coupures d’électricité et de la cherté de la vie. Au pouvoir depuis l’année 2000, Abdoulaye Wade a sombré dans un autoritarisme alliant instrumentalisation de la justice et corruption généralisée. Les proches du chef de l’Etat dont son fils Karim Wade, se sont livrés ces dernières années à une gestion peu orthodoxe des biens de l’Etat sénégalais. Plusieurs scandales les impliquant ont été étouffés dans l’œuf par une justice aux ordres. En plus, l’instabilité gouvernementale sous Abdoulaye Wade -qui est à son 6ème premier ministre- a complètement déstabilisé le parti au pouvoir et coupé le président de sa base électorale. Aujourd’hui, après l’abandon par le clan présidentiel du projet de réforme constitutionnelle qui visait à faire élire le chef de l’Etat avec seulement 25 % des suffrages recueillis au premier tour, Abdoulay Wade semble totalement affaibli. D’après des diplomates africains en poste à Dakar, les jours du « vieux » à la tête de l’Etat seraient comptés. « S’il arrive jusqu’à la fin de son mandat, ce serait un miracle. Le vent de contestation qui se lève est cette fois-ci très fort », s’alarme l’ambassadeur d’un pays voisin. [/onlypaid]
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