L’édition maghrébine du magazine parisien «Jeune Afrique» a consacré sa «Une» à Abdelaziz Bouteflika. Le titre pompeux «Bouteflika reprend la main» est cependant trompeur.
A la lecture de l’article signé Cherif Ouazzani, l’on comprend vite que celui-ci a habilement coupé la poire en deux. Si le titre laisse penser que le président algérien reste le maître du temps à Alger, le corps du texte ménage aussi bien Ouyahyia que le DRS. Si le journaliste algérien ayant commis l’article a expliqué que Abdelaziz Bouteflika est sorti vainqueur de son duel avec le «quarteron de généraux», il a sciemment choisi de tomber dans la contradiction en précisant que les postes les plus intéressants sont tombés dans l’escarcelle du premier ministre. C’est le cas essentiellement du ministère de l’Energie qui revient à Youcef Youssefi, membre du Conseil national du RND, un inconditionnel d’Ouyahyia qui n’aura ni la volonté ni la latitude d’arrêter l’enquête sur les scandales de la Sonatrach. Les pro-Bouteflika quant à eux n’ont hérité que de strapontins insignifiants aux titres ronronnant et à la consistance douteuse. A la sortie du dernier numéro de «Jeune Afrique», le staff de la présidence algérienne n’a pas été content du traitement réservé à la Mouradia par le journaliste de l’hebdomadaire panafricain édité à Paris. Ceux qui ont été chargés de piloter ce qui devait être une opération de communication en ont été pour leur frais et ont dû subir les foudres présidentielles. C’est donc naturellement qu’ils se sont tournés vers le magazine «Afrique-Asie», beaucoup plus favorable à Alger, afin qu’il prépare un énième spécial sur l’équipe algérienne de football qui participe à la coupe du monde en Afrique du Sud.