Le phénomène des rappeurs marocains Welld Lagriya, Lazaar et Lagnaoui vient de jeter un pavé dans la mare de la politique marocaine. Le trio de rappeurs qui a sorti, il y a quelques jours, une chanson intitulée « Vive le Peuple » a connu subitement une renommée fulgurante sur les réseaux sociaux. En une semaine, elle a fait une dizaine de millions de vus sur youtube, occupant une des premières places dans les trends au Maroc. La chanson, qui se veut un cri de cœur d’une jeunesse marginale, a certes des relents contestataires mâtinés d’antisémitisme et de propos haineux, mais demeure loin des standards musicaux professionnels.
Mais si le phénomène Weldld Lagriya-Lazaar-Lagnaoui n’est pas nouveau dans l’espace socio-culturel marocain, puisque les années 70 avaient déjà connu des expressions artistiques politiquement irrévérencieuses comme Nass Laghiwane et Lamchahab, il n’en demeure pas moins inquiétant pour la classe politique marocaine et surtout pour les formations se réclamant de la gauche radicale associées à certains « clubs de défense des droits de l’homme ».
Les observateurs constatent depuis quelques années déjà l’apparition de certaines formes de « parole politique revendicative » en dehors du champ politique et associatif classique. Les supporters ultras de plusieurs équipes de football du championnat marocain se sont appropriés les gradins des stades en multipliant les chants revendicatifs et les doléances acerbes. Aujourd’hui, c’est autour de certains chanteurs marginaux d’exprimer leur ras le bol d’une manière peu élégante. Ce qui interpelle sérieusement la classe politique dite radicale et les intellectuels adeptes de toutes les causes.
D’ailleurs, c’est ceux-là même aujourd’hui qui veulent surfer sur la vague d’un épiphénomène social, en promettant « un raz de marée révolutionnaire imaginaire ». Ces groupuscules, passés professionnels dans la signature de pétitions et dans la contestation via certains médias internationaux, n’ont pas compris que le succès viral du trio Weld Lagriya-Lazaar-Lagnaoui, signifie leur faillite intellectuelle. La manière dont ils ont essayé de surfer sur la vague et de s’approprier la détresse de trois jeunes marocains issus d’un monde glauque et underground, démontre qu’ils s’accrochent à tout ce qui veut les faire exister, quitte à souffler sur les braises d’un épiphénomène, qui dans les codes du monde viral, fait déjà partie du passé.
Il est vraiment bizarre ce Gaid Salah qui fait parti du peloton et qui s amusé à traduire ses collègues en justice. Mais lui a t il les propres ? Qui va lui rendre la monnaie ? Le peuple ?