La soudaine ouverture par les Etats-Unis du dossier du libyen Abdelbaset Megherhi, principal accusé dans l’affaire de Lockerbie, relaxé par un tribunal écossais, ne viserait aucunement la Jamahiriya, mais plutôt la compagnie pétrolière britannique British Petroleum.
En évoquant un deal avec Tripoli, Washington voulait apparemment intimider BP qui a déjà de gros problèmes aux Etats-Unis après la marée noire du golfe du Mexique.
L’objectif des Américains serait donc de pousser British Petroleum à limiter ses ambitions sur les richesses pétrolières et gazières de l’Irak. BP s’était déjà distinguée en Irak, il y a deux ans, en décrochant le plus grand contrat pétrolier de gré à gré dans la région de Bassorah, contrôlée totalement par les forces militaires britanniques. Les Américains n’ont pas non plus avalé le fait de n’avoir eu que des miettes dans les deux appels d’offres remportés en 2009 par BP et la Royal Dutch Shell.
C’est donc le troisième appel d’offre, qui portera prochainement sur les trois grands champs gaziers d’Akkas et d’Al Mansouria dans les gouvernorats d’Al Anbar et de Diala (à majorité sunnite) et à Siba, qui servira de test sur les intentions de la BP. Les Américains agiront certainement en conséquence.