Abdelmadjid Tebboune, le président algérien, veut officiellement procéder au démantèlement de l’empire du milliardaire Issad Rebrab, à savoir le groupe CEVITAL qui domine outrageusement le secteur agroalimentaire notamment la production du sucre et de l’huile, les deux produits alimentaires de base très prisés par les consommateurs algériens. Tebboune a ordonné à ses conseillers d’instruire le gouvernement de faciliter grandement les investisseurs privés dans la production de l’huile et sucre en contraignant les banques de prendre en charge jusqu’à… 90 % des financements nécessaires à ses investissements.
Une mesure inédite et étonnante, mais qui s’explique par la volonté féroce de Tebboune de libérer le pays de la dépendance vis-à-vis du groupe CEVITAL.
Ce choix a aussi des arrières pensées politiques. En effet, Tebboune n’accorde aucune confiance à Rebrab et demeure persuadé que le richissime milliardaire algérien n’hésitera pas à s’impliquer dans les futures échéances électorales du pays notamment celles des élections présidentielles de 2024. Tebboune qui veut se préparer pour demander un deuxième mandat à la tête du pays veut neutraliser, dès maintenant, tous les potentiels adversaires qui peuvent lui barrer la route. Et Rebrab est la dernière grosse fortune du pays qui a survécu aux troubles politiques du pays de 2019. Une fortune qui peut sponsoriser un candidat capable de troubler l’agenda de Tebboune en 2024. Tebboune n’a pas oublié que c’est Rebrab qui a permis au général Ali Ghediri de défier les Bouteflika provoquant ainsi une conjoncture politique exceptionnelle et tendue.
Proche du général Toufik et de ses partisans qui ont repris partiellement le pouvoir en Algérie depuis la mort d’Ahmed Gaid Salah, Rebrab pourrait jouer effectivement jouer un rôle majeur dans la contribution à l’émergence d’une nouvelle figure politique capable d’empêcher Tebboune de rester encore 5 années supplémentaires au pouvoir. A la mi-mandat, Tebboune et son entourage ont décidé ainsi de passer à l’action pour en finir avec « cet empire Rebrab » où l’argent et la politique entretiennent des relations « incestueuses ». Pour l’entourage de Tebboune, « Prévenir » un problème majeur vaut mieux que guérir » qu’une situation très complexe…