Depuis plusieurs semaines, Alger fait les yeux doux à Riyad. Les autorités algériennes orchestrent un important lobbying pour se rapprocher du Royaume Saoudien dans l’objectif de bâtir de nouvelles relations bilatérales fructueuses au moment où l’Algérie subit un isolement diplomatique et géopolitique qui inquiète au plus haut point les dirigeants algériens. Riyad entretient depuis quelques mois des relations plutôt tièdes avec l’axe Rabat-Abu Dhabi.
Après avoir lancé une lune de miel avec le Qatar, l’establishment Tebboune mise sur un rapprochement accru avec l’Arabie Saoudite dans l’objectif de gagner le soutien de Mohammed ben Salmane et ses plus proches collaborateurs. Et pour ce faire, une orientation officielle a été donnée par le pouvoir algérien afin de muscler le discours diplomatique à l’encontre de Téhéran et ses relais dans le Moyen-Orient comme les Houthis. La diplomatie algérienne s’est lancée récemment dans une opération séduction à l’égard de Riyad en multipliant les condamnations des attaques provenant du Yémen contre le royaume saoudien et en exprimant un alignement direct et franc sur les positions saoudiennes.
Par ailleurs, Abdelmadjid Tebboune souhaite se rendre dans les prochaines semaines à Riyad pour redonner du tonus aux relations avec l’Arabie Saoudite qui a pris ses distances, comme de nombreux autres monarchies du Golfe, depuis la guerre médiatique et diplomatique violente lancée par le régime algérien contre son voisin marocain.
Tebboune et les autres dirigeants algériens ont compris la nécessité de se remettre en cause au regard des bouleversements géopolitiques nés dans le sillage de la guerre livrée par la Russie de Poutine à l’Ukraine. L’alliée russe est en grosse difficulté et ses perspectives de victoire s’éloignent de jour en jour. L’Algérie a compris ainsi l’urgence d’un nouveau positionnement sur la scène régionale pour nouer des alliances qui pourront lui épargner l’hostilité de certaines puissances particulièrement remontées contre les dirigeants algériens depuis 2020 en raison de leur radicalité sur de nombreux dossiers clés comme le Mali, le Sahara Occidental ou la Libye.