La nomination surprise du colonel-major Lotfi Brahem au poste de ministre de l’Intérieur dans le nouveau gouvernement de Youssef Chahed a suscité une levée de bouclier et beaucoup de commentaires. Le patron de la garde nationale, 55 ans, connaît bien la maison, véritable colonne vertébrale du ministère de l’Intérieur, pour y avoir fait toute sa carrière. Discret et jouissant d’une solide formation juridique, Lotfi Brahem, à la tête de la Garde nationale depuis 2015, a procédé à de nombreux changements au sein de cette force indépendante de l’armée. Il a surtout tenu à renforcer les capacités de l’USGN, l’unité spéciale suréquipée et surentraînée composée de quelque 700 éléments, spécialisée dans la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme, avec quelques beaux succès. Le démantèlement de plusieurs cellules terroristes ont permis, pour l’heure, de mettre fin aux attaques de grande envergure. Pourtant, certains de ses détracteurs dénoncent en coulisses des méthodes expéditives, parfois à la limite de la légalité, tout en lui reconnaissant une certaine réussite. D’autres voient en lui un danger pour la démocratie, pouvant être tenté de reproduire l’exemple Ben Ali. Des craintes que les ministres proches de Lotfi Brahem s’empressent de balayer d’un revers de main, le présentant comme légaliste et hautement attaché aux institutions de la république. Un nouveau ministre de l’Intérieur qui, quoi qu’il en soit, jouit de la totale confiance du président Béji caïd Essebssi, ainsi que d’une amitié complice avec le Premier ministre Youssef Chahed.
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