Entre le Maroc et l’Espagne, la saison estivale semble échauffer les esprits, et pas seulement à cause de la canicule. Ce sont les interminables différends héritage encombrant du colonialisme espagnol en Afrique,
qui refont surface à chaque petit incident. Cette fois, c’est Melilla qui a été projetée au devant de l’actualité, une ville contrôlée par l’Espagne sur la rive sud de la méditerranée. Rabat la revendique comme partie intégrante de son territoire, où elle y est entièrement enclavée et dont la population est majoritairement d’origine marocaine. La semaine dernière, les gardes espagnols ont tabassé 5 jeunes immigrés marocains en Belgique, en transit par la ville. Le motif peut paraître dérisoire : Dans la voiture, les jeunes affichaient ostentatoirement des drapeaux marocains. Un comportement qui n’a été que modérément apprécié par les gardes frontières espagnols. Rabat a immédiatement réagit en dénonçant vigoureusement l’agression. Cet épisode n’est que la énième d’une série de prises de bec entre le Maroc et son voisin ibérique, que les médias des deux pays répercutent à volonté. Régulièrement, les officiels marocains font des sorties appelant à la fin de l’occupation des deux villes Ceuta (Sebta en arabe) et Melilla. Des revendications aussitôt rejetées par leurs homologues espagnols. Madrid sent toutefois que la pression revendicative marocaine se fait plus insistante. Du coup, les espagnols deviennent plus nerveux. Récemment, le ministère espagnol des affaires étrangères a dû intervenir en catastrophe auprès de google. Le géant américain de l’Internet a été amené à modifier des données de Google Maps et Google Earth, attribuant au Maroc certaines îles de la méditerranée contrôlées par l’Espagne. Les mauvais esprits ont commenté tout bonnement que Google, dans l’infinité de son savoir, ne pouvait pas deviner que des îles situées à quelques dizaines de mètres des côtés marocaines, pouvaient appartenir à l’Espagne.