Le livre de Christian Chesnot et de Georges Malbrunot est déjà un best-seller. Les deux anciens otages, détenus d’août à décembre 2004 en Irak par l’Armée islamique, sont connus pour la qualité de leurs enquêtes et surtout pour la fiabilité de leurs sources. Dans leur dernier livre « Le Déclassement français », ils dressent une image peu reluisante du régime algérien.
Sur les problèmes de l’Algérie aujourd’hui, le constat du livre est implacable : « La population algérienne augmente au rythme d’un million de naissances par an, un taux de croissance démographique comparable à celui de l’Egypte. Autre sujet de préoccupation : l’islamisation croissante en Algérie. Tenus rênes courtes par les autorités, les partis islamistes ne sont plus aux portes du pouvoir comme au début des années 1990, mais leur influence conservatrice irrigue toute la société algérienne ».
A propos du régime en place, les deux enquêteurs parlent d’une « calcification du pouvoir algérien qui s’accélère au fur et à mesure que sa légitimité se réduit comme peau de chagrin à chaque élection ». « L’Algérie, c’est le régime baasiste syrien sans la violence extrême ». « Sans capacité de projection politique et incapable de proposer un horizon de développement économique et social à son peuple, le pouvoir algérien n’a pour seul projet que de se maintenir en place, de conserver ses privilèges et de protéger son coffre-fort, tiré de la rente des hydrocarbures », décrypte un diplomate du Quai d’Orsay cité par les deux journalistes.
Cette situation alarmante a poussé, le président français Emmanuel Macron, lors d’une réunion à l’Elysée consacrée à des scénarios de crise dans le monde à avoir cette réplique cash : « Un jour, l’Algérie nous pétera à la figure ».