Décidément rien ne va plus entre Alger et Tripoli. Malgré les accords de coopération étroits mis en place entre les deux pays maghrébins dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, notamment aux frontières entre les deux pays, et du règlement de certains litiges dans le cadre de la commission mixte algéro-libyenne,…
des contentieux de taille demeurent cependant loin de tout règlement. Ils empoisonnent toujours les relations entre les deux pays et participent au gel des structures de l’UMA.
Ainsi, l’Algérie ne prend toujours pas en compte la proposition de Tripoli portant sur le partage de la nappe phréatique située aux frontières des deux pays. Il en va de même pour la proposition libyenne visant la création d’un comité pour évaluer les richesses naturelles existantes, et de là, définir les parts qui reviennent à chacune des deux parties. Ce différend concerne ce que les observateurs appellent le «grand corridor» saharien où existeraient des gisements importants de pétrole et d’uranium.
En attendant des jours meilleurs
A tripoli, les dirigeants ne cachent pas leur mécontentement face à cette situation qui perdure depuis plusieurs années. Les Libyens n’apprécient guère le rejet systématique par l’Algérie de toutes leurs initiatives pour régler les problèmes en suspens. Lors de la récente rencontre qui a réuni le premier ministre libyen, Al Baghdadi al-Mahmoudi, et son homologue algérien, Ahmed Ouyahia, il semblerait que ces questions aient été soulevées par le Libyen qui s’est vu opposer un refus ferme mais poli de l’algérien, qui lui a signifié qu’il valait mieux reporter cette discussion à une prochaine rencontre, en attendant que les commissions algériennes concernées par ces dossiers aient le temps de plancher dessus.
Or, ce qui agace le plus la Libye, c’est certainement la manière avec laquelle les autorités algériennes les appréhendent. En dehors de la chaleur compassée d’un Abdelaziz Bouteflika, les membres du gouvernement algérien ainsi que les hautes autorités du pays prennent toujours les responsables de la Jamahyria pour des « bédouins échevelés et folkloriques », ce qui a pour effet de crisper les relations entre les deux pays.Il faut dire que les différends entre les deux pays les plus riches du Maghreb ne s’arrêtent aux sujets évoqués plus haut. Alger et Tripoli s’affrontent également en permanence dans la région Sahélienne où le guide de la révolution joue en permanence de son influence et de ses pétrodollars pour tailler des « croupières » à l’Algérie, notamment concernant le dossier des rebellions Touaregs au Niger et au Mali. Un dossier qui agace sérieusement Alger, jalouse de sa présence dans cette région.