Rien ne va plus au parti islamiste marocain. Certains de ses dirigeants demandent aujourd’hui ouvertement la tête du secrétaire général du parti Abdelillah Benkirane, accusé d’avoir passé un accord avec les autorités marocaines en vertu duquel Jamaâ Al Moatassem, figure de proue du PJD dans la ville incarcéré depuis un mois, sera libéré en contre partie du retrait des islamistes des manifestations du dimanche 20 février. La veille de la marche, la jeunesse du PJD qui avait appelé à manifesté opère une volte-face et diffuse un communiqué dans lequel, l’organisation juvénile islamiste dit ne plus participer aux manifestations du 20 février. Plusieurs dirigeants islamistes dénoncent alors les pressions exercées par Abdellilah Benkirane, Abdallah Baha et Lahcen Daoudi sur la jeunesse du parti.
Ainsi, Lahbib Choubani, Mustapha Ramid et Hamieddine ont déjà annoncé leur démission du secrétariat général-haute instance dirigeante- du PJD. Dans les villes de province, certains militants sont entrain de faire circuler une pétition pour demander le départ de Benkirane et de Daoudi. D’autant plus que les manifestations du dimanche 20 février a vu la participation de centaines de militants islamistes affiliés au PJD. Selon des observateurs, cette crise, la plus violente qui secoue le PJD, pourrait déboucher soit sur le limogeage par la base du parti de la direction actuelle ou une scission. Les jours à venir risquent d’être très périlleux notamment pour Abdellilah Benkirane.