Le vieil homme de Carthage a démontré une nouvelle fois qu’il avait de la ressource, et qu’il savait surtout habilement manœuvrer. Alors que toute la Tunisie n’en avait que pour le jeune premier ministre Youssef Chahed, voilà que le président Béji Caïd Essebsi vient de reprendre l’initiative en revendiquant l’héritage prestigieux du fondateur de la Tunisie moderne Habib Bourguiba. A l’occasion de la célébration de la Fête nationale de la femme dimanche 13 août, il a annoncé une réforme qualifiée d’historique du code du statut personnelle. Elle concernera avant tout la question de l’héritage pour laquelle le président tunisien veut instaurer une égalité parfaite, une première dans le monde arabe. Par cette initiative, en fin politicien, BCE se positionne comme l’un des plus grands leaders de la Tunisie et de la région. « Il entre définitivement dans la postérité et marque l’imaginaire de millions d’Arabes et de Musulmans », souligne, sous couvert d’anonymat, un membre du cabinet présidentiel. En outre, Béji Caïd Essebssi répond ainsi à Rached Ghannouchi, le leader du mouvement islamiste Ennahdha, en prenant de la hauteur, sachant qu’il ne se présentera pas à la prochaine élection présidentielle. Il a pourtant choisit les armes et le terrain du prochain affrontement, affrontement qu’il souhaite idéologique. Ennahda n’aura donc d’autres choix que de quitter la coalition au pouvoir et de se proclamer porte-parole du clan « conservateur », laissant le boulevard de la modernité et de l’audace au futur candidat soutenu par Béji Caïd Essebssi.
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