Le premier ministre tunisien, Béji Caïd Essebssi ne sait plus à quel saint se vouer. Sur le plan interne, il n’arrive pas à s’en sortir avec les différentes forces politiques et syndicales qui, au fil des jours, multiplient les revendications et les pressions. Ils insistent pour participer à tous les comités mis en place par le gouvernement et cela « sans avoir ni des idées précises ni l’expérience requise », avouait Essebssi à un chef d’Etat maghrébin qu’il a rencontré récemment. [onlypaid]
De plus, ces nouvelles figures de la scène tunisienne ne cessent de critiquer vivement l’équipe gouvernementale. Jugée « incompétente », ils l’accusent d’avoir recours aux « Tunisois » pour remplacer les « Sahillis » alors que les gens de la Tunisie profonde sont toujours exclus du pouvoir, eux qui ont été à l’origine de la « révolution du jasmin ». Un fait illustre les difficultés du gouvernement Essebssi, c’est le départ précipité du ministre de l’Intérieur, obligé de quitter son poste au bout d’un mois seulement. Sur un autre plan, Caïd Essebssi est, à l’heure actuelle, dans la ligne de mire de plusieurs forces politiques, notamment le parti Ennahda du cheikh Rached Ghannouchi, et ce après que le gouvernement tunisien se soit totalement aligné aux côtés des Occidentaux contre le régime libyen. Ces forces n’ont guère apprécié l’annonce du gel des avoirs libyens en Tunisie. Ces avoirs, d’après eux ne sont que des investissements dans plusieurs secteurs, qui ont fait travailler des milliers de Tunisiens, et non des capitaux revenant à la famille de Kadhafi. Dès cette annonce, les villes et les villages frontaliers avec la Libye ont montré des signes de rébellion vis à vis du gouvernement en place à Tunis. D’autre part, la participation de la Tunisie à la réunion de Londres sur l’avenir de la Libye, n’a fait que compliquer les choses. « Nous devons prendre la même position que l’Algérie, en nous abstenant », a laissé entendre, dans une réunion restreinte, Moustapha ben Jâafar, ancien opposant qui a démissionné du gouvernement de Caïd Essebssi. Et Ben Jâafar d’ajouter: « Et s’il y a demain un compromis entre les Libyens, qui va alors payer le prix ? Sûrement pas Si Béji ». [/onlypaid]
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