Les prix des engrais phosphatés (DAP) devraient augmenter de 9% en 2024 sur le marché international, après avoir chuté de près de 30% en 2023. Cela profitera au Maroc, dont les exportations ont commencé à remplacer celles de la Chine et de la Russie sur le marché européen. C’est ce qu’indique la Banque mondiale dans son dernier rapport « Commodity Markets Outlook » sur les perspectives des marchés des matières premières, qui cite les médias du pays voisin.
D’après ces prévisions, la Russie redirigera ses exportations des marchés européens vers d’autres grands producteurs agricoles, notamment le Brésil et l’Inde. De nouvelles restrictions et perturbations commerciales, ainsi que la hausse des prix de l’ammoniac et du gaz naturel, pourraient faire grimper les prix du DAP.
Le rapport « Commodity Markets Outlook » indique que les prix du DAP ont augmenté de 10 % au premier trimestre 2024, mais étaient toujours inférieurs de 3 % à ceux observés il y a un an. De manière générale, il convient de noter que les prix du DAP ont été fortement influencés par les prix du gaz naturel, utilisé pour produire de l’ammoniac, un intrant du DAP. La vigueur renouvelée des prix du DAP par rapport aux autres engrais reflète en partie les mesures politiques, notent les auteurs du rapport. Ainsi, expliquent-ils, les restrictions à l’exportation de phosphate chinois et d’ammoniac russe ont eu un impact négatif sur les flux commerciaux mondiaux, provoquant une hausse des prix.
L’Europe a remplacé les importations en provenance de Chine et de Russie par celles d’autres exportateurs, notamment l’Égypte (ammoniac), le Maroc (DAP), l’Arabie saoudite et les États-Unis. Toutefois, les prix du DAP devraient baisser en 2025 à mesure que l’offre se rétablira et que de nouvelles capacités seront mises en service, estime la Banque mondiale.
L’évolution des prix des engrais phosphatés contraste avec celle des prix des autres catégories d’engrais, qui ont connu une baisse, selon le même rapport, entraînant une baisse de 20% de l’indice mondial des prix des engrais de la Banque mondiale au premier trimestre 2024. Cette tendance se poursuivra avec des baisses de 22% en 2024 et de 6% en 2025, mais restera supérieure aux niveaux de 2015-2019, en raison de la forte demande et des restrictions aux exportations, notamment de la part de la Chine.