La Libye est la nouvelle priorité absolue de l’Algérie. Les autorités algériennes travaillent en ce moment sur une stratégie de grande envergure en Libye. Alger axe toute sa stratégie sur l’accélération de l’organisation des élections présidentielles en Libye avec pour objectif ultime de s’allier à une personnalité influente capable de fédérer autour d’elles plusieurs forces libyennes et de conquérir par la suite le pouvoir, a-t-on appris de plusieurs sources concordantes à Alger.
C’est dans cet esprit que la rencontre avec le chef du Gouvernement d’Unité nationale de Libye, Abdelhamid Dbeibah, a été organisée mardi dernier à Alger. Ce haut responsable libyen a confirmé, d’ailleurs, officiellement que ses échanges à Alger avec les dirigeants algériens tournaient essentiellement autour de la délicate question de l’organisation du scrutin présidentiel. Abdelhamid Dbeibah a indiqué à l’issue de l’audience que lui a accordée le président algérien Abdelmadjid Tebboune que »j’ai eu l’honneur aujourd’hui de rencontrer le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, avec lequel nous avons abordé nombre de dossiers, notamment les prochaines élections en Libye ».
Il a ajouté « avoir présenté, lors de la rencontre, la vision de son gouvernement pour réaliser ce projet important et passer de la période de transition à la stabilité en Libye ».
Il faut savoir que les rapports d’Alger avec Dbeibah ont été souvent tendus depuis 2021. Une grande méfiance règne entre l’actuel chef du gouvernement libyen et le régime algérien. Dbeibah a reproché à plusieurs reprises à l’Algérie son jeu double et son manque d’engagement dans la coopération économique et financière pour la reconstruction de la Libye. Par ailleurs, Dbeibah est conscient que l’Algérie cherche à établir une alliance dans son dos avec d’autres personnalités influentes en Libye pour préparer les présidentielles.
Mais Dbeibah jouit du soutien de plusieurs puissances étrangères comme la Turquie ou la France. Alger a été donc forcée de revoir sa copie et de se rapprocher de cet homme fort à Tripoli pour entrevoir les prémices d’une éventuelle alliance. Pour le Palais Présidentiel d’El-Mouradia, il ne faut surtout pas rater le virage des présidentielles en Libye en assistant au couronnement d’une personnalité qui pourrait être hostile aux intérêts de l’Algérie.
Pour rappel, la Haute Commission électorale libyenne avait repoussé l’élection présidentielle prévue le 24 décembre 2021 deux jours avant la tenue du scrutin. Une décision évidente aux yeux des observateurs, tant les difficultés s’accumulaient. La Haute commission électorale avait, dans la foulée, proposé de la reporter au 24 janvier. Mais le Parlement n’a pas entériné cette date. La commission chargée du suivi des élections a présenté un rapport concluant qu’il serait hasardeux de fixer une nouvelle date à ce stade, laissant planer le flou sur l’avenir de l’élection.