C’est dans la ville de Safi, sur la côte atlantique marocaine à 350 kilomètres au sud de Casablanca, que trois suspects soupçonnés d’être derrière l’attentat du café Argana à Marrakech le jeudi 28 avril ont été appréhendés. Les services sécuritaires du royaume chérifien ont été soumis une semaine durant à une énorme pression, en raison des attentes de l’opinion publique, mais également de la présence sur place d’enquêteurs américains, français et espagnols. [onlypaid]
C’est dire que la direction générale de surveillance du territoire -plus connue sous le sigle de la DST- devait faire vite tout en évitant les faux pas que la presse marocaine lui a prêtés lors des arrestations qui ont suivi les attentats du 16 mai 2003. D’un autre côté, on apprend de sources bien informées à Rabat que les premiers éléments de l’enquête ont révélé que la structure de la cellule terroriste arrêtée était bien particulière. En effet, il ne s’agit pas d’une cellule élargie, mais de personnes très discrètes et très décidées qui ont «fonctionné » entre eux sans éveiller les soupçons des services marocains qui, d’habitude, ne se laissent pas surprendre. La même source à Rabat poursuit que le Maroc est toujours la cible de groupuscules terroristes endogènes imprégnés de l’idéologie salafiste et qui décident de passer à l’action avec les moyens de bord. Il est donc très difficile, d’après notre source, que les services de renseignement marocains, aussi compétents qu’ils soient, puissent assurer un «risque zéro» dans le pays. Une autre source sécuritaire française qui a suivi de très près l’enquête menée par les marocains, s’est dite impressionnée par la réactivité et surtout par le professionnalisme de l’équipe marocaine qui a traqué les terroristes. «Dans d’autres pays similaires au Maroc, après un attentat de cette ampleur, les autorités ont généralement recours à des arrestations massives. Au Maroc, il semblerait que les services aient atteint un degré de maturité qui leur a permis de mettre les terroristes hors d’état de nuire sans créer de psychose », nous explique la source sécuritaire française, qui a contacté Maghreb-intelligence depuis Paris. Il faut dire que les Marocains savaient qu’ils étaient suivis par une opinion publique locale exigeante et une presse internationale assez vigilante. Si le Maroc vient donc de réussir son premier examen, il reste à voir comment la justice se comportera après. Et là, c’est un défi d’une autre nature. [/onlypaid]
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