L’Algérie, considérée par les marchands d’armes comme étant un pays riche, solvable et disposant d’un cash considérable en pétrodollars.
Rien que pour son plan quinquennal 2010-2014, l’Algérie prévoit un budget astronomique de 286 milliards de dollars, dont une bonne part est, bien entendu, affectée à la modernisation de son armée et de sa marine. Déjà un pactole de 4 millions d’euros est mobilisé pour l’acquisition de 124 hélicoptères de combat AgustaWestland et de 6 frégates FREMM de dernière génération qui sont fabriquées dans les chantiers français et italiens et vendues pour près de 600 millions d’euros la pièce.
Les Français avaient entamé depuis 2007 les tractations pour remporter ce juteux marché, mais ils n’avaient pas les vents en poupe. Les autorités d’Alger leur ont préféré les Italiens. Ils reprochent à Paris d’avoir vendu le même matériel (frégates FREMM) à Rabat. En plus, les deux parties ne sont pas parvenues à s’entendre sur le cahier des Charges, Alger exigeait la livraison clé en main d’un lot des équipements et le montage de l’autre partie de la commande dans son chantier naval de Mers El Kebir.
Contrairement aux Français, les Italiens auraient fait montre de plus de souplesse au niveau du transfert de technologie.
Une délégation militaire algérienne de haut niveau conduite par le général Ahmed Senhadji s’était discrètement rendue en septembre dernier en Italie pour inspecter le chantier naval de Pise et affiner les discussions avec les responsables du groupe Fincantieri en présence de Salvatore Reja, un haut responsable de la marine italienne.
Le contrat de vente devrait donc être signé en octobre prochain à Alger, à l’occasion du 2ème sommet qui doit réunir le président Abdelaziz Bouteflika et le Premier ministre italien, Silvio Berlusconi, la livraison des frégates équipées de missiles anti-sous-marins américains, étant prévue pour 2011.
Le surarmement de l’armée algérienne paraît ne pas avoir de limites. Déjà ce pays est classé deuxième importateur d’armes en Afrique derrière l’Afrique du Sud et au 9ème rang mondial avec, 3,548 milliards de dollars dépensés en 2007, selon le rapport (2005-2009) de l’Institut international de recherche pour la paix (SIPRI) basé à Stockholm, en Suède. La Russie reste le principal fournisseur d’armes pour l’armée nationale algérienne.