Abdelmadjid Tebboune est un homme pressé. L’actuel président algérien veut à tout prix briguer un deuxième mandat présidentiel et rester aux commandes du pays pour 5 années supplémentaires. A 77 ans, Tebboune ne se voit pas quitter le pouvoir et estime qu’il peut encore contribuer à la stabilité du pays, mais pour ce faire, il lui faut un 2e mandat à partir de 2024 afin de réaliser ce que sa maladie, une grave infection à la COVID-19, et la délicate conjoncture mondiale marquée par la crise sanitaire et la guerre lancée par la Russie en Ukraine l’ont empêché de concrétiser.
A ces considérations, il faut rajouter les convictions de son entourage qui croit dur comme fer qu’un deuxième mandat présidentiel est plus que jamais déterminant pour assurer la survie d’un clan en cours de constitution. Un clan qui pourrait s’effondrer si, par malheur, le président Abdelmadjid Tebboune est appelé à céder le pouvoir à partir de 2024.
C’est dans ce contexte que Tebboune veut profiter du prochain 60e anniversaire de l’indépendance, prévu le 5 juillet prochain, pour se lancer dans les préparatifs de cette campagne du deuxième mandat. Cette date symbolique va être exploitée par l’entourage d’Abdelmadjid Tebboune pour tenter d’offrir au président algérien une nouvelle stature, une nouvelle dimension politique. Projet de réconciliation nationale avec l’opposition, nouvelles politiques salariales, inauguration de nouvelles infrastructures publiques, élaboration de nouvelles relations de confiance avec l’institution militaire, de nombreux chantiers ont été lancés par les conseillers les plus proches de Tebboune afin de donner un nouveau sens à l’actuel mandat du président algérien. Mais, pour l’heure, ces chantiers rencontrent des retards et de nombreuses difficultés car ce projet de 2e mandat présidentiel ne suscite pas beaucoup l’enthousiasme de plusieurs composantes importantes du pouvoir algérien. Nous y reviendrons.