Un message a été envoyé la semaine dernière, à tous les médias algériens pour leur signifier qu’il était dorénavant « fortement…
déconseillé » de revenir sur le scandale de corruption qui a secoué ces dernières semaines la Sonatrach. Il a également été demandé aux journaux de la place, de «s’attaquer » frontalement à quiconque, expert ou personnalité aussi bien interne qu’externe, oserait désormais évoquer ce sujet. « Les donneurs d’ordre », qui ont distillé ce message, se situeraient, selon nos informations, au niveau de la présidence de la République et du DRS (Sécurité militaire). Ils auraient également exigé la multiplication d’informations qui devraient redorer l’image de la Sonatrach, véritable «poule aux œufs d’or » du régime.
Info ou propagande ?
En effet, en moins d’une semaine, quatre informations citant les performances de la Sonatrach ont été recensées. Il s’agit tout d’abord, de l’annonce faite concernant trois découvertes, réalisées depuis le début de l’année 2010, de champs pétrolifères et gaziers. Ensuite, certains journaux sont revenus sur les 220 découvertes qui ont été réalisées depuis 1986, soit une moyenne de 9 découvertes par an (un retour très en arrière, scandale oblige). Ensuite, la presse a zoomé sur le plan de développement 2010-2014 de la Sonatrach qui prévoit près de 70 milliards de $ d’investissement. Enfin, et pour boucler la boucle, une information est apparue concernant les réserves prouvées du champ d’Ahnet que le groupe français Total estime à plus de 700 millions de BEP (Barils Equivalents Pétrole). Néanmoins, le ministre du Pétrole, Chakib Khélil ne s’est pas exprimé sur ces réserves potentielles, alors qu’en vacance de DG de la Sonatrach, il devient la seule autorité compétente en la matière.