La raffinerie italienne d’Augusta qui fait l’objet d’un énorme scandale de corruption en Algérie a rapporté finalement plus de 250 millions de dollars US de bénéfices à Sonatrach en 2021. Un chiffre très encourageant qui démontre tout le potentiel prometteur de cette raffinerie acquise par Sonatrach en décembre 2018. Les autorités algériennes juste après le Hirak et la chute du clan présidentiel des Bouteflika, notamment depuis l’accession de Tebboune à la tête de l’Etat algérien, ont fait croire à l’opinion publique algérienne que cette raffinerie est le symbole de la corruption et de la dilapidation de l’argent public.
La réalité économique démontre le contraire puisque après deux années difficiles à cause de la pandémie de la COVID-19 et ses conséquences désastreuses, la raffinerie d’Augusta a commencé à rapporter gros à Sonatrach. Cela signifie que le dossier judiciaire entourant l’acquisition de cette raffinerie demeure hautement politique et s’inscrit seulement dans le sillage d’une guerre de clans opposant les nouveaux maîtres d’Alger aux anciens hauts responsables de l’ère Bouteflika.
Cette raffinerie est gérée directement par la Sonatrach Raffineria Italiana Srl (SRI), la société gestionnaire de la raffinerie basée à Milan (Italie) . Et les performances économiques de la SRI s’expliquent essentiellement par le retour en force de la croissance économique en Italie avec la forte demande sur les carburants et produits pétroliers.
Avec la raffinerie Augusta, Sonatrach a renforcé son système de raffinage d’une capacité supplémentaire de 10 millions de tonnes de traitement par an et d’une capacité de stockage équivalent à une autonomie supplémentaire de 3 jours de consommation en gasoil, et de 3 jours de consommation en essence. Des acquis qui valorisent ainsi l’importance du deal ayant permis l’acquisition de cette raffinerie italienne à l’époque du régime Bouteflika.
Et pourtant, malgré ce retour sur investissement prometteur, plusieurs anciens dirigeants de Sonatrach demeurent en prison à cause d’un acharnement judiciaire inexpliqué. Pour rappel, outre Ould Kaddour Abdelmoumen, ex-PDG, Ahmed Mazighi, ancien vice-président des activités de la commercialisation, d’Abdelhamid Rais-Ali, ancien vice-président du raffinage et de la pétrochimie et Brahim Boumaout, conseiller vice-président de la stratégie, la planification et l’économie (SPE) et ancien directeur de la stratégie, nommé, depuis, à la tête du projet gazier de Sonatrach à Lima, au Pérou sont toujours en détention en raison soi-disant des contrats et accords de service désavantageux à Sonatrach. Les bons résultats financiers d’Augusta discréditent plus que jamais la justice algérienne et ses décisions brutales.