Un tweet, en apparence anodin, a mis les défenseurs de la communauté LGBT en émoi. Le 22 mai, Christophe Deloire, secrétaire général de l’association Reporters Sans Frontières, annonce sur twitter sa solidarité avec le journaliste Soleiman Raissouni, rédacteur en chef du quotidien Akhbar Al Yaoum. Le journaliste aurait-t-il été arrêté, persécuté ou violenté par les autorités pour qu’il mérite une telle solidarité ? Rien de tout cela.
En réalité, Soleiman Raïssouni, habitué depuis des mois à des joutes verbales violentes avec d’autres journalistes ne partageant pas ses opinions, venait d’être pointé du doigt, le 14 mai, par un jeune homme qui l’a accusé dans un post facebook d’avoir sexuellement abusé de lui. Des sites d’informations ont alors rapporté l’information, suscitant l’ire du journaliste qui n’a pas hésité de les taxer de « déviants sexuels » eux et le jeune homme auteur du post facebook. Sans prendre le temps réunir les instances de son association, de vérifier la véracité des faits ou d’écouter la présumée victime, le patron de RSF, qui n’en est pas à sa première approximation professionnelle, décide de voler alors au secours de Soleiman Raïssouni, accusant au détour des médias en ligne marocains de « diffamation » et d’être « proches des services de renseignement ». Le tout sans aucune preuve présentée.
Christophe Deloire est connu pour avoir commis des livres sensationnalistes, dont un franchement islamophobe intitulé « Les islamistes sont déjà là : enquête sur une guerre secrète ». Dans Sexus politicus, un livre-enquête teinté de voyeurisme, le secrétaire général de RSF suit les hommes politiques dans leurs chambres à coucher, révélant leurs ébats, leurs lubies ou encore leurs goûts sexuels. Ce qui lui vaut de la part du Canard Enchaîné un cinglant « l’information s’arrête toujours à la porte de la chambre à coucher ». D’ailleurs, le même journal avait, en 2016, révélé la gestion directive par Christophe Deloire de Reporters Sans Frontières ayant causé « des départs massifs, des licenciements et le mal-être d’une partie de l’effectif de cette ONG ».
Et ce n’est pas là le seul soutien toxique et maladroit dont se prévaut aujourd’hui Soleiman Raissouni. Un avocat islamiste du nom d’Abdelmoula Al Marouri, qui se targue d’être l’ami d’enfance du journaliste détenu en marge d’une enquête au sujet de la commission « d’un attentat à la pudeur, consommé avec violence et séquestration », enfonce le clou se disant scandalisé qu’un « déviant sexuel se déclarant en tant que tel puisse porter plainte et qu’il ne soit pas arrêté juste parce qu’il est homosexuel ». Un état d’esprit révélateur du mépris dans lequel « les soutiens de Soleiman Raissouni » tiennent la communauté LGBT.
L’affaire est aujourd’hui devant la Justice qui devrait se prononcer sur les faits et sur l’innocence ou non de Soleiman Raissouni. En attendant, Reporters Sans Frontières, confond encore une fois sensationnalisme et défense de la liberté d’expression, quitte à jeter le discrédit sur une mission sensée être des plus nobles.
Ouais mais la sexualité débridée de mimi sex est un secret de polichinelle…