Chaotique. Le tout-Rabat n’a que ce mot à la bouche pour qualifier la gestion par le ministère marocain des affaires étrangères de l’affaire Ould Sidi Mouloud.
Le jour de l’annonce par le Polisario de la libération de Moustapha Ould Sidi Mouloud, Taïeb Fassi-Fihri commet sa première erreur. Sans vérifier la véracité des faits rapportés par SPS (l’agence de presse du Polisario), le ministre se fend d’un communiqué où il dit tout son « soulagement » à propos de la relaxe présumée du leader sahraoui autonomiste. Or, jusqu’à aujourd’hui, Ould Sidi Mouloud reste introuvable. Dans les salons R’batis, la sortie du ministre des Affaires étrangères est jugée précipitée. Pis encore, pendant un long week-end, un silence pesant a plané sur Rabat, alors qu’Ould Sidi Mouloud ne montre toujours pas signe de vie, aucun communiqué officiel n’est venu casser le silence et rassurer ceux qui se font du souci pour le chef de la police du Front indépendantiste. En outre, certains responsables des partis politiques ont directement mis en cause le fait que le département des affaires étrangères ait crédibilisé l’agence de presse du Polisario, qui était jusqu’alors une « entité » que les Marocains ne reconnaissaient pas officiellement. Sur un autre registre, beaucoup de politiciens marocains trouvent que les positions de Taïeb Fassi-Fihri ont manqué de mordant quand l’occasion s’est présentée de marquer des points face au front Polisario. Il faut dire que le ministre n’est quasiment pas rentré à Rabat pendant plus d’un mois, alternant sommets diplomatiques et réunions à l’étranger, ce qui fait dire à certains qu’il n’aurait pas pu s’impliquer plus dans la gestion de la communication autour de Ould Sidi Mouloud. Dans les allées du ministère, il se murmure que Youssef Amrani, actuel Secrétaire général, pourrait être promu au rang de Secrétaire d’Etat lors d’un futur remaniement « technique » du gouvernement.