La coopération sécuritaire entre le Maroc et la France est menacée d’un coup d’arrêt. Et pour cause. Les services de renseignent français DGSE-DGSI qui ont procédé dans la nuit de samedi à dimanche à Bézier à l’arrestation d’une jeune femme de 18 ans radicalisée et ayant prêté allégeance à Daech ont omis de sciemment de citer le rôle joué la DGST marocaine dans le démantèlement d’une cellule qui projetait une action violente contre une église à Montpellier.
En effet, dans un communiqué des services d’Abdellatif Hammouchi, la Direction générale de la surveillance du territoire affirme avoir fourni à la daté du 1er avril, soit 3 jours avant les arrestations déclenchées par les Français, des données hautement opérationnelles « relatives aux projets terroristes imminentes planifiés » par la jeune femme appréhendée. D’ailleurs, et selon des sources fiables, la descente dans le domicile de la jeune terroriste interpellée a permis la saisie notamment d’un sabre , d’engins explosifs artisanaux à base de bouteilles scotchées et de billes. Ce qui renseigne sur l’ampleur et l’état très avancé du projet terroriste démasqué à temps grâce aux informations fournies par les Marocains à leurs homologues français.
Cela dit, et malgré la réussite de cette opération, les Marocains ont apparemment senti de l’ingratitude et surtout de la mauvaise foi de la part des services français qui ont choisi d’ignorer dans leurs communiqués l’aide apportée par les services de renseignements marocains. Il faut rappeler que les Américains ont rendu hommage il y a quelques mois à l’aide apportée par les hommes d’Abdellatif Hammouchi pour la mise hors d’état de nuire d’un soldat américain radicalisé qui prévoyait de commettre un attentat terroriste.
Selon un ancien haut gradé de la « Piscine », surnom donné au siège parisien de la DGSE, les nouveaux dirigeants des services de renseignement français n’ont plus rien à voir avec les pratiques « correctes » qui prévalaient il y a une vingtaine d’années dans les relations avec « les services amis ». D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que les Français font exprès de minimiser ou d’oublier carrément de remercier des services de renseignements amis de les avoir épaulés. « Après que l’on ne vienne pas pleurnicher sur les débâcles subies au Mali, en Libye et même sur le sol français par le renseignement français », commente notre ancien haut gradé, reconverti aujourd’hui dans le consulting sécuritaire dans les pays du Golfe.